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LA FAVORITE de Yórgos Lánthinos [Critique Ciné]

 

La Favorite

Le réalisateur Yórgos Lánthinos s’assagit avec La Favorite, une histoire d’intrigue à la cours bien partie dans la course aux Oscars.

SYNOPSIS : Au début du XVIIIème Siècle alors que L’Angleterre et La France sont en guerre, une autre bataille va se mener à la Cours de la Reine Anne lorsque Abigail Hill va tenter de retrouver son rang d’aristocrate en essayant de devenir la nouvelle favorite de Sa Majesté à la place de sa cousine Lady Sarah qui gouverne en douce le pays pendant que la Souveraine à la constitution fragile tente de se remettre.

Après avoir été récompensé à deux reprises au Festival De Cannes pour The Lobster et Mise A Mort Du Cerf Sacré, le réalisateur grec Yórgos Lánthinos semble s’être attiré les faveurs des producteurs au point pour la première fois de réaliser avec La Favorite, un film dont il n’a pas lui même écrit le scénario. Basé plus ou moins sur une vérité historique, le film est porté depuis vingt ans par Deborah Dean Davis qui a soigneusement décrypté la correspondance de la méconnue Reine Anne pour écrire cette histoire que Tony McNamara a peaufiné avec le réalisateur. Autant dire que cela se sent tout de suite et que La Favorite paraît du coup être probablement le long métrage le plus accessible dans la filmographie du réalisateur.

La Favorite

Si Yórgos Lánthinos n’a pas eu tout le contrôle de l’histoire,  on reconnaîtra tout de suite sans peine son originalité dans la manière dont La Favorite est mis en scène. Le travail sur l’image est vraiment impressionnant avec certains plans qui ressemblent carrément à de véritables tableaux de maîtres. Privilégiant l’éclairage naturel via les bougies et les feux de cheminées à la Barry Lindon, il apporte aussi une certaine modernité par des plans souvent filmés en contre plongé avec un effet fish eye et d’impressionnant travellings qui apportent du dynamisme aux scènes. On ne pourra être que subjugué par cette recherche permanente d’originalité dans la manière de réaliser et par la folie qui se dégagent de certaines scènes comme une chorégraphie mêlant tradition et modernité dans un grand n’importe quoi hilarant ou une scène de cour romantique en forêt totalement délirante.

Derrière ce récit basé sur des faits historiques, La Favorite alterne des moments de drame  avec des moments de purs comédies. On s’amusera beaucoup des mésaventures d’Emma Stone dans le rôle de l’intrigante Abigail Hill. Tombée plus bas que terre le nez dans la boue en arrivant au château de la Reine Anne, elle va progressivement grimper les échelons en manipulant habilement tout son monde. Le duel entre cette arriviste aux dents longues qui ne laisse cependant rien paraître et sa cousine Lady Sarah, jouée par Rachel Weisz, rappellera beaucoup d’histoires du même genre comme le récent Love & Friendship en bien plus réussi. Dommage cependant que cette intrigue finisse par s’essouffler dans son dernier quart d’heure comme si Yórgos Lánthinos n’avait pas vraiment su comment finir son film.

La Favorite

Déjà récompensée du Golden Globe de la Meilleure Actrice dans une Comédie pour ce rôle, Olivia Colman n’a pas hésité à prendre seize kilos pour devenir La Reine Anne. Une femme assez infâme, marquée par la perte de ses dix sept enfants, qui est totalement déconnectée de la réalité et ne pense qu’à son bien être personnel. Bien qu’excellente dans ce rôle, il est tout de même curieux qu’elle soit la seule à être considérée comme actrice principale de cette histoire alors qu’Emma Stone et Rachel Weisz sont considérées uniquement comme seconds rôles alors qu’elles paraissent bien plus présentes à l’écran. Emma Stone donne vraiment ici de sa personne et n’hésitera pas à se dénuder pour la première fois à l’écran pour ce rôle tandis que Rachel Weisz joue la femme autoritaire loin des rôles de gentilles dans lesquelles on a l’habitude de la voir.

Si le film repose avant tout sur ce trio de femmes fortes, il y a quand même aussi des hommes dans cette histoire qui sont souvent tourné en ridicule. Nicholas Hoult joue le chef de l’opposition qui aura bien du mal à faire le poids face à Abigail qui se joue tout autant de son prétendant Samuel Masham joué par Joe Alwyn. Le Duc de Marlborough, mari de Lady Sarah, joué par Mark Gatiss et Lord Godolphin joué par James Smith nous feront aussi bien rire par leur inutilité fans ce monde régit par les femmes. Cet inversion des rôles, où les hommes n’ont pour une fois guère d’importance parait forcement d’actualité avec le mouvement  #MeToo et cela explique peut être aussi un peu le nombre de nominations aux Oscars même si le film ne manquent clairement pas d’autre qualités pour mériter cela.

La Favorite

Que ce soit dans sa mise en scène, ses décors, ses costumes, sa musique et bien sur le jeu du trio d’actrices qui portent le film, La Favorite avait tout pour être un grand film. Dommage que le scénario n’arrive pas à tenir la route sur toute la durée pour accompagner toutes les trouvailles visuelles de Yórgos Lánthinos en terme de mise en scène. Une déception donc mais un film à voir tout de même si vous êtes en quête d’originalité au cinéma.

MON AVIS : 3/5

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : The Favourite
  • RÉALISATEURYórgos Lánthinos
  • AVEC : Emma Stone, Rachel Weisz, Olivia Colman, Nicholas Hoult & James Smith
  • SCÉNARISTES : Deborah Dean Davis & Tony McNamara
  • COMPOSITEUR : Divers
  • GENRE : Historique, Drame
  • DURÉE : 2h00
  • NATIONALITÉ : Américain, Britannique, Irlandais
  • DISTRIBUTEUR : 20th Century Fox France
  • SITE OFFICIELhttp://www.foxsearchlight.com/thefavourite/
  • DATE DE SORTIE : 6 février 2019

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