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LOVE HUNTERS de Ben Young [Critique Ciné]

 

Love Hunters

 

De Mad Max à Wolf Creek, le cinéma australien nous a régulièrement servi des longs métrages particulièrement sauvage mais Love Hunters s’annonce déjà comme la nouvelle référence du genre. Un thriller qui dépasse dans sa violence, toute en suggestion, grand nombre de films d’horreur. Êtes-vous prêts pour le choc ?

 

 

SYNOPSIS : Désobéissant à sa mère avec laquelle elle est en froid depuis le divorce de ses parents, Vicky va s’échapper par la fenêtre de sa chambre pour aller à une fête. Mais en chemin, elle va croiser la route d’un couple qui sous prétexte de lui vendre de l’herbe vont la ramener chez eux. Ce n’est que bien trop tard que la jeune femme va se rendre compte qu’elle est tombée dans un piège et qu’elle ne pourra plus repartir. Pendant son calvaire, elle se découvrira que la relation de ce couple a tendance à battre de l’aile et elle va tenter d’en profiter pour se sortir de là.

 

On peut dire un grand merci au distributeur indépendant UFO Distribution de scruter ainsi le cinéma australien à la recherche de pépites à diffuser dans les salles françaises. Après le fantasmagorique Fantastic Birthday, c’est encore à eux que l’on doit la découverte de ce Love Hunters. Un film à l’opposé totale de cette fable, bien plus proche du cauchemar éveillé, que l’on doit au réalisateur Ben Young qui fait ici des débuts plus que prometteurs. Initialement baptisé Hounds Of Love, le distributeur, a qui l’on peut décidément reproché de ne pas être doué pour choisir des titres, a choisi de rebaptiser le film Love Hunters pour sa sortie en France. Et pourtant personne ne chasse l’amour ici, le réalisateur avouant lui même avoir voulu faire un anti-Love Story.

 

Love Hunters

 

Le début de Love Hunters ne laisse pas deviner ce dans quoi on va plonger. On peut y voir des lycéennes en jupes courtes filmées au ralenti et en gros plan très esthétique en train de jouer au basket. Deux minutes de ravissement avant le début de l’horreur puisque l’une des ses jeunes filles va se voir proposer d’être raccompagnée chez elle en voiture par un couple qui a en fait d’autres plans en tête pour elle. Les quelques minutes qui suiveront ce premier choc nous permettront de découvrir un peu mieux ce couple très particulier et en parallèle leur prochaine victime, Vicky, qui tombera bien bêtement dans le piège qu’ils vont lui tendre.

Bien plus qu’un simple thriller de tueurs en série, Love Hunters flirte aussi avec le drame. On y parle d’un coté d’une adolescente qui a bien du mal à accepter le divorce de ses parents et en veut beaucoup à sa mère d’être partie comme ça. Et de l’autre, ce couple horrible composé d’un type qui fait payer à son épouse le fait qu’il n’arrive pas à s’imposer face aux plus grosses frappes à qui il doit de l’argent. Par amour, celle ci est prête à tout accepter y compris à participer à des jeux érotiques et morbides avec de jeunes filles qu’ils enlèvent au hasard. Si on aura aucune pitié pour ce tueur qui dans son apparence nous rappelle un peu le Begbie de Trainspotting en mois brave et amusant, sa femme Evelyn arrivera à nous émouvoir car elle est en fait la première victime de cet homme. Totalement amoureuse, elle est prête à tout lui pardonner y compris le fait qu’on lui a retiré la garde de ses enfants qu’elle a eu avec un autre homme.

 

Love Hunters

 

Misant avant tout sur l’aspect psychologique, le réalisateur Ben Young n’a pas voulu sombrer dans l’horreur pure avec cette histoire. Sa mise en scène est très esthétique avec de nombreux travellings et des effets de ralentis. Loin des montages nerveux, il prend son temps pour faire dérouler son intrigue. Dans ces passages les plus violents, le cinéaste a choisi de faire dans la suggestion et ne montrera jamais rien de vraiment perturbant à l’écran. Pourtant il réussit l’exploit de nous choquer encore plus en nous laissant imaginer le calvaire de Vicky plutôt qu’en le montrant clairement. Nous sommes ici dans un croisement entre le Old Boy de Park Chan-Wook pour son génie de la suggestion et l’horreur viscérale de The Devil’s Rejects de Rob Zombie. Le réalisateur partageant le même talent pour marier de sublimes chansons à des scènes particulièrement choquantes.

Pour l’instant connue principalement pour son rôle dans la série Miss Fischer Enquête, la jeune Ashley Cummings révèle ici de vrais talents de Scream Queen. Sans rien voir, il suffit de l’entendre pour ressentir le malaise. Dans le rôle de sa tortionnaire Evelyn, Ben Young a choisi la mannequin Emma Booth, brillante en femme jalouse et profondément malheureuse a qui l’on donne sans peine les circonstance atténuantes. Pour le rôle de l’infâme tueur en série, le réalisateur mise sur un véritable contre emploi en embauchant Stephen Curry, un acteur très connu en Australie pour des rôles comiques et qui est ici totalement glaçant. Un rôle qui fera certainement date dans sa carrière.

 

Love Hunters

 

Entre thriller psychologique et drame, Love Hunters est une oeuvre percutante dont le pouvoir de suggestion est bien plus fort que de nombreux films d’horreurs. Rappelant les œuvres de Park Chan-Wook et Rob Zombie, le film révèle le talent du réalisateur et scénariste Ben Young dont il s’agit du premier long métrage mais aussi d’un trio d’acteurs encore peu connus par chez nous mais dont la prestation fera sans aucun doute date dans leur carrière.

 

MON AVIS : 5/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : Love Hounds
  • RÉALISATEUR : Ben Young
  • AVEC : Ashleigh Cummings, Emma Booth, Stephen Curry & Susie Porter
  • SCÉNARISTE : Ben Young
  • COMPOSITEUR : Dan Luscombe
  • GENRE : Thriller
  • DURÉE : 1h48
  • NATIONALITÉ : Australien
  • DISTRIBUTEUR : UFO Distribution
  • SITE OFFICIELhttp://www.houndsoflovemovie.com/
  • DATE DE SORTIE : 12 juillet 2017

 

Critique rédigée le 22/06/2017

2 réflexions sur “LOVE HUNTERS de Ben Young [Critique Ciné]

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