BELLE de Mamoru Hosoda [Critique Ciné]
BELLE de Mamoru Hosoda [Critique Ciné]
Mamoru Hosoda revisite l’histoire de La Belle Et La Bête dans une version 2.0 idéale pour les fêtes de fin d’année.
Après avoir joué les Françoise Dolto avec son précèdent film Mirai, Ma Petite Soeur, le réalisateur Mamoru Hosoda s’inspire des studios Disney pour nous offrir un magnifique conte qui trouve toute sa place en sortant idéalement durant ces vacances de Noël. Tandis que Disney fait dans le réchauffé avec le peu inspiré La Fantastique Famille Madrigale, il s’empare du conte de La Belle Et La Bête de Charles Perrault pour en faire une nouvelle version très personnelle qui enchantera vos pupilles et vous bouleversera d’émotion.
Belle raconte l’histoire de Suzu, une jeune lycéenne très marquée par la disparition de sa mère alors qu’elle n’avait que six ans. Plutôt du genre effacée, elle mène sa vie en cherchant à se faire la plus discrète possible au grand dam des ses camarades qui aimeraient qu’elle participe à leurs activités. Elle qui aimait tant faire de la musique avec sa mère se retrouve maintenant incapable de chanter. En découvrant le monde virtuel d’U, elle va pouvoir retrouver sa voix et gagnera une immense notoriété. Mais dans ce monde, elle découvrira un combattant mystérieux surnommé La Bête dont elle se sentira curieusement attiré.
Avec Belle, Mamoru Osoda trouve l’occasion de mêler l’aspect dramatique des Enfants Loups, Ame & Yuki avec les univers virtuels de Summer Wars. Il y est encore question de deuil et de contraste entre une petite ville de campagne et un impressionnant monde numérique où chacun peut prendre l’apparence qu’il souhaite. Le réalisateur l’avoue lui même, il n’aurait jamais pu faire Belle sans réaliser auparavant ses précédents long métrages mais ce n’est selon lui pas encore son œuvre ultime car il espère encore pouvoir faire mieux dans ses futurs projets.
Ce qui est certain, c’est qu’à ce jour Belle est sans aucun doute son film le plus réussi esthétiquement. Dès que nous entrons dans le monde virtuel de U, s’offrent à nouveaux de magnifiques illustrations mêlant subtilement animation traditionnelle en 2D et image de synthèse pour des effets lumineux très réussis et une animation ultra-fluide. Du grand spectacle qui mérite réellement d’être vu au cinéma pour en profiter pleinement.
Mais si l’aspect esthétique est absolument somptueux, le scénario de Belle ne se montre malheureusement pas à la hauteur du travail des artistes. Prenant le temps d’installer ses personnages, on ne saura pas tout de suite ce que veut nous raconter ici Mamoru Hosoda. Contrairement à ce que pouvait nous faire croire la bande annonce, nous ne sommes clairement pas ici dans une adaptation du conte La Belle Et La Bête. Ce n’est qu’une inspiration pour une toute autre histoire qui ne fait pas dans la romance. Le réalisateur n’hésitera cependant pas à nous refaire la célèbre scène du bal de l’adaptation de Disney encore plus belle que l’originale. La véritable relation entre Belle et La Bête nous sera révélée que très tardivement dans la dernière partie du film. Belle raconte avant tout comment la jeune Suzu va surmonter la perte de sa mère et enfin aller de l’avant en prenant enfin confiance en elle.
Un autre aspect nouveau dans la filmographie de Mamoru Osoda rapproche Belle des films Disney. C’est la place faite aux chansons dans ce film. L’inspiration dans les paroles est clairement la même avec des textes pleines de métaphores pour forger son caractère et prendre confiance en soi. Cela est encore plus flagrant dans la version française où la chanteuse et actrice Louane prend vraiment le style Disney pour interpréter les chansons. Les puristes savent qu’il vaudra mieux voir le film en japonais car la voix de l’héroïne est vraiment plus mignonne et aide à mieux faire passer les chansons.
Avec Belle, Mamoru Hosoda est passé pas loin du chef d’œuvre tellement le film est absolument sublime. Dommage que le scénario ne soit pas à la hauteur de la réalisation technique. Si on ne s’ennuie pas, on se demandera pendant longtemps ce que le cinéaste veut nous raconter dans cette histoire inspirée de très loin par La Belle Et La Bête. Les studios Disney peuvent commencer à trembler car Belle s’impose en tout cas comme le grand film d’animation de cette fin d’année à ne surtout pas rater.
A Lire Aussi

LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE de Tomasz Baginski [Critique Ciné]
Dans la lignée de Dragon Ball Evolution sort maintenant une adaption des Chevaliers du Zodiaque rivalisant de médiocrité.

L’EXORCISTE DU VATICAN de Julius Avery [Critique Ciné]
Russell Crowe défie les démons dans le film d’épouvante L’Exorciste Du Vatican aux allures de déjà-vu.

LES GARDIENS DE LA GALAXIE VOLUME 3 de James Gunn [Critique Ciné]
Le réalisateur James Gunn retrouve enfin ses Gardiens De La Galaxie pour un bouquet final en forme d’apothéose.

BEAU IS AFRAID de Ari Aster [Critique Ciné]
Le réalisateur Ari Aster nous surprend encore avec son troisième long métrage Beau Is Afraid.

EVIL DEAD RISE de Lee Cronin [Critique Ciné]
La saga culte revient discrètement sur grand écran avec un Evil Dead Rise loin d’être à la hauteur de nos espérances.