METALLICA – M72 WORLD TOUR – STADE DE FRANCE, PARIS – 19 MAI 2023 [Chronique Concert]
METALLICA - M72 WORLD TOUR - STADE DE FRANCE, PARIS - 19 MAI 2023 [Chronique Concert]
Metallica donnait ce vendredi son deuxième concert au Stade De France pour la tournée M72 World Tour.
A moins d’avoir assisté à leurs doubles représentations à Bercy ou d’être globe-trotteur, ce n’est pas si souvent que nous avons l’occasion de voir Metallica sur scène deux fois en trois jours. Après leur concert du mercredi 17 mai 2023, James Hetfield et sa bande retrouvaient leur scène centrale au milieu du Stade De France ce vendredi 19 mai 2023 pour la seconde date parisienne du M72 World Tour en soutien de leur nouvel album « 72 Seasons« . Cette fois ci c’est Mammoth WVH le groupe de Wolfgang Van Halen fils d’Eddie Van Halen et le groupe de Metalcore britannique Architects qui avaient la lourde tâche de faire monter la température pour ce deuxième rendez-vous dans un Stade De France plus rempli que mercredi dernier mais encore loin d’afficher complet.
Passé le titre It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock ‘N’ Roll) d’AC/DC où défile des photos des précédents concerts français de Metallica et l’incontournable thème du film Le Bon, La Brute Et Le Truand, après For Whom The Bell Tolls mercredi, c’est encore avec un titre de Ride The Lightning que Metallica a investi la scène ce vendredi. Le très prisé Creeping Death qui a donné le ton pour un début de concert très dynamique où se sont enchaîné Harvester Of Sorrow issu de l’album ...And Justice For All , Cyanide de Death Magnetic et le plus rare King Nothing issu de Load qui nous feront penser à Jason Newsted, l’ancien bassiste de cette période.
Si nous espérions alors un enchaînement avec le nouveau titre Crown Of Barbed Wire qui semble en être la suite, c’est avec 72 Seasons titre éponyme du nouvel album que Metallica a choisi comme premier extrait pour ce second corncert. Sans perdre une seconde, ils ont directement enchaîné avec un deuxième extrait If Darkness Had A Son. Curieusement, ces nouveaux titres ont à nouveau souffert de problèmes de son comme s’ils n’étaient pas aussi bien taillés pour la scène que les grands classiques joués en ouverture. Ils sont aussi encore trop récents pour que le public les reprennent en chœur ou puissent réellement y participer.
Un petit saut dans le passé avec le magistral Welcome Home (Sanitarium) de Master Of Puppets et Metallica nous livrera en troisième et dernier extrait de leur dernier opus le titre You Must Burn ! qui rappelle un peu Sad But True par son coté Heavy. Une chanson qui aurait logiquement mérité un peu de pyrotechnie mais la politique d’économie de Metallica continuait visiblement encore ce soir.
Comme mercredi, Metallica a décidé de freiner subitement son concert en plein milieu avec un titre instrumental qui vient donner un réel coup de mou au show. C’est cette fois ci The Call Of Ktulu encore extrait de Ride The Lightning qu’ils nous ont interprétés. Un titre très réussi sur disque mais qui ne rend pas grand chose sur scène lorsqu’il n’est pas accompagné par un orchestre symphonique comme sur S&M. Metallica remontera progressivement la pente avec The Unforgiven en remplacement de Nothing Else Matters puis Wherever I May Roam. Deux autres célèbres extraits du Black Album qui ont sorti de leur léthargie les spectateurs venus voir Metallica uniquement pour leur ballades. De quoi se dire que si le groupe n’avait jamais sorti cet album, il ne remplirait peut être qu’un Bercy mais avec uniquement de vrais fans et pour beaucoup moins cher.
Alors que la quatrième batterie de Lars Ulrich apparait sur scène, il est temps pour Metallica de remuscler le jeu en commençant par Moth Into Flames, seul extrait sur les deux dates du précédent et pourtant double album Hardwired… To Self Destruct alors qu’il ne manque pas de bons titres jamais ou très peu joués sur scène. Au moins sur ce titre, Metallica lâchera enfin à juste titre les flammes. Il fallait bien cela avant d’entamer l’énergique Battery qui ravira les plus grand fans de Metallica par son énergie démesurée. De toutes les excellentes reprises qui ont émaillé la carrière de Metallica et que l’on trouve pour la plupart regroupé sur le double album Garage Inc., il a fallu que le groupe nous ressorte encore un Whiskey In The Jar popularisé par Thin Lizzy au lieu d’un Am I Evil ou So What! trop rarement joués ces derniers temps.
Pour finir en beauté, Metallica nous sortira l’épique titre One qui enflamera le Stade De France en prenant des allures de champs de bataille. Moment emblématique de ce concert, il saura mettre d’accord les fans les plus fidèles comme ceux de passage seulement pour la soirée. Zappant encore une fois le rituel sacré du rappel, Metallica enchaînera directement avec l’incontournable Enter Sandman qui ne pouvait pas être absent de cette double soirée. Le public aura bien essayé de pousser les musiciens à reprendre les instruments, le concert s’arrêtera bien là au bout à nouveau de seize titres là où il en jouaient 18 lors de leur précédent passage au Stade De France il y a quatre ans.
A part quelques choix discutables dans la playlist où manquera à l’appel certains grand titres, ce second concert se montrera à la hauteur de celui de mercredi. Un excellent moment qu’il ne faudra malheureusement pas trop comparer à ce que Metallica pouvait nous offrir il y a une vingtaine d’année. Devenu une Machine à Cash, le groupe enchaîne mécaniquement les titres sans chercher à surprendre. Où sont passés les solos de chaque membre qui auraient été bien plus intéressant pour meubler que ces énigmatiques introductions sur bandes où l’on cherche à savoir quel morceau va suivre ? Les quatre batteries sur scène auraient pu aussi donner lieu à des duels épiques entre les musiciens comme à l’époque de la tournée du Black Album. Hasard du calendrier se tenait aussi cette semaine à Paris, la Fête du Pain où Metallica semble être aller faire un tour car il n’y en pas un pour échapper à quelques défaillances. Cela aura l’avantage d’apporter un peu de fun à ce concert lorsque James démarrera trop tôt sur Moth Into Flames sans suivre le rythme donné par Lars.
Si les grandes tours qui entourent la scène permettront au son de se diffuser dans tout le Stade De France sans décalage, la réverbération du lieu aura tendance à massacrer par moment le célèbre son Metallica. Reste aussi ce problème de scène bien trop grande où nous aurons tendance régulièrement à perdre de vue les membres du groupe. Ils mériteraient au moins d’être éclairé constamment par une poursuite pour qu’on puisse les retrouver de loin.
Voir Metallica sur scène est toujours un événement dont nous ne nous laisserons jamais même quand le groupe peine à se renouveler et ne semble plus s’amuser sur scène autant qu’auparavant. Chacun pourra regretter l’absence de ses titres préférés dans les setlists des deux soirs. Avec 32 titres joués en tout, nous espérions clairement entendre plus de titres rares qu’un simple best of mais cela fait toujours autant plaisir de retrouver les grands classiques.
SETLIST :
01. Creeping Death
02. Harvester Of Sorrow
03. Cyanide
04. King Nothing
05. 72 Seasons
06. If Darkness Had A Son
07. Welcome Home (Sanitarium)
08. You Must Burn !
09. The Call Of Ktulu
10. The Unforgiven
11. Wherever I May Roam
12. Moth Into Flames
13. Battery
14. Whiskey In The Jar
15. One
16. Enter Sandman
Crédits Photos 1 à 4 par Rock-Artwork : https://www.rock-artwork.com/
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