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ALADDIN de Guy Ritchie [Critique Ciné]

 

Aladdin

 

Après Dumbo, c’est au tour de Aladdin de passer à la moulinette de l’adaptation live où comment transformer une nouvelle fois un classique de l’animation en un navet rapidement oubliable….

 

 

SYNOPSIS : Vivant de menus larcins dans les rues d’Agrabah, Aladdin va faire la rencontre un jour de la Princesse Jasmine alors que celle-ci s’était offerte une escapade incognito dans la ville. Le jeune homme qui aimerait tant conquérir le cœur de la Princesse va avoir l’opportunité d’entrer en possession d’une lampe magique renfermant un génie. Bénéficiant de trois vœux, il va demander à devenir le Prince Ali mais ce nouveau pouvoir ne va pas tarder à susciter la convoitise du Vizir Jafar assoiffé de pouvoir.

 

En 2019, Disney semble avoir choisi d’accélérer le rythme dans le massacre de ses grands classiques de l’animation. Ce n’est en effet pas moins de trois dessin animés cultes qui vont y avoir le droit cette année. Après Dumbo en mars et en craignant déjà le pire pour Le Roi Lion en juillet, c’est au tour de Aladdin de passer à la moulinette de la surenchère d’image de synthèse censée faire de cette nouvelle version un film plus spectaculaire que l’original. Une esbroufe visuelle, réalisée cette fois ci par Guy Ritchie, qui ne trompera en réalité que les moins regardants et devrait à nouveau dégoutter tous ceux qui ont grandi avec ce classique de l’animation sorti il y a déjà 27 ans.

 

Aladdin

 

Faire un remake d’Aladdin pose tout de suite un immense problème. Comment faire pour faire mieux que Robin Williams dans le rôle du Génie maintenant que le comédien nous a quitté ? Un véritable challenge que Will Smith a accepter de relever après s’être réapproprié les chansons. On l’a vu récemment avec Suicide Squad, le soucis quand on fait un film avec l’ancien Prince De Bel Air, c’est qu’il semble vouloir a tout prix tirer toute la couverture à lui même. Quitte même à spoiler l’histoire à ceux qui ne la connaîtrait pas encore, c’est en pécheur humain qu’il apparaît dès la première minute du film pour chanter le générique ne laissant donc aucun doute sur la fin de l’histoire.

Disparaissant ensuite pour un bon moment, cette nouvelle adaptation d’Aladdin se traîne en longueur pour nous présenter ses autres personnages alors qu’on attend qu’une chose c’est de voir le génie à l’oeuvre pour savoir comment le personnage si cartoonesque du dessin animé pourrait bien être transposé en prise de vue réelles.  Dans ce long prologue, on ne sentira la patte de Guy Ritchie que dans quelques courses poursuites particulièrement bien chorégraphiées. En dehors de cela on s’ennuie ferme tant le film déborde de mièvrerie avec un trop plein de chansons et danse bollywoodiennes.

 

Aladdin

 

Question scénario, l’adaptation en prise de vue réelles fait apparaître de manière plus flagrante encore les incohérences du film comme le fait que Jasmine ne reconnaisse pas tout de suite Aladdin en Prince Ali alors que rien ne cache son visage. Guy Ritchie semble aussi avoir trouvé bon de moderniser l’histoire en poussant le coté féministe du personnage de Jasmine avec une toute nouvelle chanson aux paroles vraiment ridicules. On se serait bien passé de ce moment gênant.

Depuis le Alice Au Pays Des Merveilles de Tim Burton, les film en prise de vue réelle de Disney se ressemblent quasiment tous dans leur surenchère d’effets spéciaux. Si les décors pouvaient paraître un peu vide dans le dessin animé d’origine, ici c’est une débauche de kitch qui rempli à foison chaque image comme dans le récent Casse Noisette et Les Quatre Royaumes. Loin d’être toujours réussis les effets spéciaux numériques nous réservent parfois de grosse déception. La scène pourtant clé du « Reve Bleu » manque ainsin vraiment de saveur et ne délivre aucune émotion. 

 

Aladdin

 

A vouloir apporter un peu plus de réalisme, cette adaptation live perd du coup beaucoup en humour. Si le singe Abu reste encore amusant, le perroquet Iago est malheureusement totalement transformé en un oiseau sinistre qui n’a plus du tout la même verve. Quand au Génie que l’on attendait beaucoup c’est aussi une grosse déception tant la version en image de synthèse de Will Smith ressemble vraiment à un gros Schtroumpf. Pas étonnant du coup qu’il passera la plupart du film dans une forme humaine. On ne peut cependant pas reprocher à l’acteur d’assurer le show et de tenter de proposer sa propre version du Génie mais ce modèle en image de synthèse n’aura jamais toute la folie de la version animée.

Il y a de quoi se demander si le reste du casting n’a pas été choisi pour être certain de ne pas faire d’ombre à Will Smith mais aussi pour éviter toute accusation de « whitewashing ». Alors que c’est Tom Cruise qui avait inspiré l’apparence d’Aladdin, on se retrouve ici avec l’inconnu Mena Massoud second rôle  dans la série Jack Ryan qui ne fait pas mieux que Kev Adams dans le rôle. Aussi jolie que la Princesse Jasmine du dessin animé, Naomi Scott vue dans le film Power Rangers reste prisonnière du formatage princesse Disney qui veut s’affirmer telle qu’on peut les voir dans les derniers dessins animés avec un coté vraiment trop niais. La plus grosse erreur  de casting est sans aucun doute le choix de Marwan Kenzari pour jouer Jafar. En plus de n’avoir aucune ressemblance avec le personnage du dessin animé, il n’a carrément pas les épaules pour incarner un vrai vilain.

 

Aladdin

 

Combien de temps encore faudra-t-il à Disney pour comprendre que ces adaptations en prises de vue réelles sont réellement une mauvaise idée ? Une fois de plus la débauche d’effets spéciaux numériques et les changements apportés à l’histoire ne font que regretter l’original. Si Will Smith s’en sort pas trop mal, on gardera forcement en tête la version animée du Génie. Alors pourquoi perdre son temps à aller voir cette nouvelle version ?

 

MON AVIS : 1/5

 

 

BONUS : Quelques extraits du classique de l’animation

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Guy Ritchie
  • AVEC : Will Smith, Mena Massoud, Naomi Scott, Marwan Kenzari, Navid Negahban & Nasim Pedrad
  • SCÉNARISTES : John August & Guy Ritchie
  • COMPOSITEURS : Alan Menken, Justin Paul & Benj Pasek
  • GENRE : Aventure, Fantastique
  • DURÉE : 2h09
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Walt Disney Company France
  • SITE OFFICIEL : https://disney.fr/films/aladdin-2019
  • DATE DE SORTIE : 22 mai 2019

 

 

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