LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU ROYAUME de Wes Ball [Critique Ciné]
La Planète Des Singes : Le Nouveau Royaume a pour ambition de relancer une saga que nous espérions pourtant voir enfin reposer en paix.
Si la sortie du nouveau Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire ne vous a pas provoqué une overdose de singes en image de synthèse, voici venir seulement trois semaines plus tard La Planète Des Singes : Le Nouveau Royaume. Une suite directe de la dernière trilogie que nous pensions pouvoir oublier. C’était sans compter sur le rachat de la Fox par Disney qui compte décidément bien exploiter toutes les franchises du défunt studio. Après La Malédiction : L’Origine et en attendant un nouveau Alien prévu pour cet été, c’est clairement avec de la suite dans les idées que la firme aux grandes oreilles relance cette mythique saga qui ne demandait qu’à reposer en paix après avoir été bien mise à mal dans la conclusion très décevante de sa dernière trilogie La Planète Des Singes : Suprématie.
S’ouvrant sur les funérailles de Cesar, le singe héros de la précédente trilogie, La Planète Des Singes : Le Nouveau Royaume débute vraiment des générations plus tard dans un décor de buildings en ruines recouverts par la végétation qui semble avoir directement été volé au jeu vidéo Horizon Forbidden West. Nous y suivrons trois jeunes chimpanzés prénommés Noa, Soona et Anaya à la recherche d’œufs d’aigle en vue d’une importante cérémonie. Ils viennent en effet d’un clan de singes partageant, nous ne saurons jamais pourquoi, un lien particulier avec des aigles qu’ils élèvent eux mêmes dans leur camp.
C’est sans plus d’explications que nous découvrirons qu’ils sont en rivalité avec un autre clan de singes qui va saccager leur camp et tous les capturer. Laisser pour mort, Noa va alors partir à la rescousse des siens. Faisant équipe avec un sage orang-outan suivant le culte de Cesar, ils finiront par prendre avec eux une jeune humaine qui semblait les suivre. Prenant un temps infini pour arriver à destination, ils découvriront le royaume dirigé par un nouveau prétendu Cesar qui cherche à s’emparer de précieuses ressources laissées par les humains derrière une lourde porte imprenable.
Il y a de quoi s’étonner de voir que bien qu’il se soit écoulé plus de trois cent ans, les singes de La Planète Des Singes : Le Nouveau Royaume n’ont absolument pas évolué durant ce laps de temps et restent de simples primates qui savent à peine parler. Au lieu d’évoluer et développer des technologies comme dans la saga des années 60/70 , ils n’ont fait que laisser pourrir tout ce que l’homme a pu créer. De plus à quoi cela sert de faire écouler autant de temps si c’est pour se retrouver à nouveau avec des singes identiques aux précédents films : le héros chimpanzé le sage orang outan et le méchant gorille. Il existe pourtant bien d’autres races de singes pour donner un peu de sang neuf à un dixième film qui reproduit de nombreuses scènes et plans du film de 1968 en guise de pseudo hommage ou de soft reboot.
S’inscrivant dans la veine des productions post #Me-Too de Disney, les producteurs ont trouvé bon de donner le premier rôle humain à la jeune actrice Freya Allan. Encore aurait-il fallu aussi écrire une histoire la mettant vraiment en valeur. Simplement pour créer un rebondissement dans l’intrigue, elle sera montré d’une manière trompeuse avant de révéler sa vraie nature. Son pantalon et son débardeur parfaitement à sa taille là ou les autres humains ressemblent désormais à des hommes préhistoriques avait pourtant dès le début de quoi étonner.
Lorsqu’enfin le film montrera son réel but dans la dernière partie de l’histoire, nous comprendrons enfin le but de cette jeune femme. Mais à vrai dire, ce qui devait être le grand climax de La Planète Des Singes : Le Nouveau Royaume se montrera particulièrement stupide, bourré de passages totalement improbables et truffés d’incohérences. De quoi avoir vraiment l’impression d’avoir perdu notre temps devant une histoire qui aurait largement pu être raconté en une demi heure si Wes Ball n’avait pas rallongé la sauce à coup de tunnels de dialogues et de scènes totalement inutiles.
Vous l’aurez certainement compris, ce n’est pas pour son scénario qu’il faut aller voir La Planète Des Singes : Le Nouveau Royaume mais pour en prendre plein la vue. De ce coté, il faut bien reconnaitre que le film de Wes Ball n’a pas grand chose à envier aux Avatar de James Cameron dans la maitrise des effets spéciaux et de la motion capture. Même si nous voudrons la plupart du temps nous laisser prendre au jeu, il y a des moments où nous pourrons nous empêcher de se demander comment ils ont réalisé de tels exploits tant certaines scènes sont incroyables. Une telle maitrise visuelle suffira à certains spectateurs pour crier au chef d’œuvre mais il est vraiment dommage de ne pas avoir mis tout ce talent au service d’un scénario à la hauteur.
Sans savoir vraiment si nous devons le considérer comme un véritable film live ou plutôt comme un dessin animé en décors plus ou moins réels, La Planète Des Singes : Le Nouveau Royaume est sans nul doute le plus impressionnant visuellement de la saga mais aussi certainement le plus stupide de tous les dix films en terme de scénario Le prologue d’une nouvelle histoire dont nous n’avons pas envie de voir la suite si c’est encore pour devoir supporter, comme ici, deux heure trente de néant absolu.
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