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HOUSE de Nobuhiko Ôbayashi [Critique Ciné]

House de Nobuhiko Ôbayashi

Le film d’horreur japonais culte House de Nobuhiko Ôbayashi s’offre enfin une sortie au cinéma en France après 46 ans d’attente.

Voila une curiosité que tous les cinéphiles en quête d’originalité devraient s’empresser de découvrir si ce n’est pas encore fait. Bien trop décalé pour sortir à l’époque dans les salles de cinéma françaises, il aura fallu attendre quarante six ans pour que le film d’horreur japonais culte House de Nobuhiko Ôbayashi soit enfin projeté dans nos salles obscures et il était largement temps !

Sans aucun rapport avec la franchise horrifique américaine du même nom tout aussi culte, le House de Nobuhiko Ôbayashi est clairement une œuvre comme nous en avons rarement vues. Il en fallait de l’audace pour ainsi oser imaginer dans les années 70 une histoire horrifique aussi barrée. Un film inspirée d’histoires traditionnelles de fantômes et peut être bien des œuvres du mangaka Kazuo Imezu considéré comme le père du manga horrifique pour son esthétique.

House de Nobuhiko Ôbayashi

Aujourd’hui House semble une chef d’œuvre du kitsch qui commence de manière aussi cucul qu’un clip d’Idols japonaises. Nous y découvrirons Belle, une lycéenne fâchée que son père ose lui présenter la nouvelle femme de sa vie qu’il compte épouser. Refusant de partir en vacances avec eux, elle va s’inviter chez sa tante qu’elle n’avait pas revu depuis ses six ans et décide d’emmener avec elle toutes ses copines. Il faudra remarquer le magazine Horror Movie sur la banquette du train pour savoir au début que nous sommes devant un film d’horreur et non pas une simple bluette d’adolescents. Ce n’est que progressivement que l’ambiance fantastique s’installera par petite touche et quelques lignes de dialogues jusqu’à la première disparition qui accélèrera les choses.

Si ce n’était pas encore vraiment la mode à l’époque, les jeunes héroïnes de House auraient très bien pu former un groupe d’Idols. Chacune d’entre elle a ses personnalités qui va avec son surnom. Il y a Belle la jolie héroïne, Fanta qui est attirée par le fantastique, Binocles l’intello de la bande, Kung-Fu l’adepte des arts martiaux, Mélody la musicienne de la bande, la serviable Sweet et Mach l’estomac sur pattes. Une petite bande dont le réalisateur n’aura pas de scrupules à dévoiler les charmes que nous aurons plaisir à suivre et pour qui nous souffrirons lorsqu’elles deviendront les victimes de cette maison hantée.

House de Nobuhiko Ôbayashi

Il faut bien l’avouer nous serons bien plus amusé qu’horrifié par le film de Nobuhiko Ôbayashi tant les effets spéciaux du long métrage semblent être du bricolage. Tous ces découpages et incrustations sur fond vert qui prêtent aujourd’hui à rire suscitent en même temps l’admiration tant ils devaient certainement être révolutionnaire pour l’époque. Débordant d’imagination, le long métrage a du inspiré plus d’un metteur en scène que ce soit Hideo Nakata pour la saga Ring, Sam Raimi pour Evil Dead. Même Michel Gondry a peut être pu lui aussi être inspiré pour le coté un peu « suédé » du long métrage avec l’utilisation de carton pate pour certains décors.

Nous serons frappés par les choix de mise en scène du réalisateur qui n’hésite pas à changer totalement l’esthétique de son film en fonction du style de scènes. Très vaporeux dans les scènes les plus mièvres au début du film, il passe à un style rétro pour un flashback de la guerre avant de virer vraiment dans l’obscure pour la dernière partie horrifique du film où s’enchainent les morts. Bien plus que le scénario qui n’a pas vraiment de sens, c’est vraiment l’aspect esthétique et le charme des ses actrices qui font toute la réussite de ce long métrage. De quoi nous donner envie de découvrir les autres films d’horreur japonais de cette période et les autres œuvres de Nobuhiko Ôbayashi pour tenter de découvrir d’autre pépites dans le même genre.

House de Nobuhiko Ôbayashi

A moins d’être un expert du cinéma horrifique japonais des années 70, vous n’avez probablement jamais vu  un film tel que House. Le long métrage de Nobuhiko Ôbayashi n’a pas volé sa réputation de film culte à tous les points. Que ce soit dans sa réalisation, ses effets spéciaux précurseurs, c’est une clairement une œuvre majeure du cinéma horrifique japonais que nous avons enfin la chance de découvrir. 

MON AVIS :
5/5

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