SKY DOME 2123 de Tibor Bánóczki & Sarolta Szabó [Critique Ciné]
Nouveau film d animation pour adultes, Sky Dome 2123 questionne sur l’avenir de l’humanité.
Y aurait-il un nouvel engouement pour les films d’animation pour adultes ? après le remarqué films français Mars Express et sans parler des films d’animation japonais qui sortent régulièrement, voici venir Sky Dome 2123. Un long métrage d’animation bulgare passé par le Festival d’animation d’Annecy, Le Festival de Berlin et le Festival Fantastique de Strasbourg où il a été récompensé. Il est maintenant sur les écrans français depuis le mercredi 24 avril 2024 en même temps que la ressortie en salle du grand classique du genre Les Maitres Du Temps.
Sky Dome 2123 se déroule dans un futur où toute la faune et la flore de notre planète ont totalement disparu. Les humains survivent désormais sous des dômes cependant ils sont condamnés à ne vivre que jusqu’à l’âge de cinquante ans avant de devoir se sacrifier pour le bien de l’humanité. Dans ce monde, nous suivrons Stefan, un psychologue pour enfants qui ont du mal accepter cette réalité. Lorsqu’il apprendra que son épouse a décidé de se sacrifier bien plus tôt que prévu il va tout faire pour tenter de la sauver.
Premier film de Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó, Sky Dome 2123, nous provient de Bulgarie. Un pays a qui nous songeons rarement en pensant a l’animation. Et pourtant il y aurait visiblement de quoi s y intéresser tant ce premier long métrage est une vraie réussite.
Sky Dome 2133 utilise le procédé de rotoscoping pour son animation comme le film d’animation des années 70 du Seigneur Des Anneaux ou A Scanner Darkly, œuvre de science fiction bien sombre qui a du être une influence pour le duo de réalisateurs et scénaristes parmi tant d’autres comme Soleil Vert et Blade Runner 2049. Ce procédé consiste à redessiner par dessus la captation de vrais acteurs. Cet effet de calque ne semble malheureusement pas avoir fait de grand progrès et n’est probablement pas le mieux adapté en terme de fluidité des mouvements lorsque nous le comparons aux films japonais en animation traditionnelle telle que Le Garçon Et Le Héron du maître en la matière Hayao Miyazaki.
Ce qui fait la réussite visuelle de Skydome 2123 c’est le travail sur les couleurs qui compense grandement les traits du rotoscoping et ses effets bizarres sur les cheveux et certains mouvements. Ces très belles couleurs donnent vraiment l’impression de voir s animer une bande dessinée dans le style franco-belge de la ligne claire que nous connaissons bien. Ils sont en plus agrémenté d’effets de lumière très réussis que n’aurait certainement pas renié Makoto Shinkai véritable expert en la matière avec ses films Your Name. et le récent Suzume. Nous pourrons parfois aussi être émerveillé par la qualité de certains décors quasiment photo-réalistes tandis que d’autres paysages se montreront assez souvent étrangement trop dépouillés et basiques.
C’est petit à petit que nous découvririons cet univers et les raisons qui ont poussé cette femme à précipiter sa fin. Le but de Skydome 2123 semble bien sur de nous alerter sur la catastrophe écologique inévitable qui se prépare. Si vivre en zo24 peut parfois se montrer déjà bien déprimant, imaginer ce que cela pourrait être de mener une vie qui s’achève à seulement 50 ans. Il y a de quoi franchement déprimer. Pas etonnant de voir les personnages trainer une sorte de spleen dans une histoire ménageant quelques moments d’action mais qui prête surtout à réfléchir sur le monde que nous allons laisser à nos descendants.
Tout fan d’animation se doit d’aller découvrir Skydome 2123 ne serait-ce que pour encourager ses réalisateurs. Leur premier film se montre en effet souvent assez magnifique et mérite largement d’être découvert sur grand écran si vous trouvez encore une salle pour le voir. Il y a encore trop d’oeuvre de ce niveau en Europe pour ne pas les aider à se faire connaître. Vous ne le regretterez certainement pas.
A Lire Aussi
EMMANUELLE de Audrey Diwan [Critique Ciné]
La mythique Emmanuelle est de retour dans une relecture qui n’a plus grand chose d’érotique.
MOTHER LAND de Alexandre Aja [Critique Ciné]
Alexandre Aja est de retour sur grand écran avec un Mother Land très inspiré par M. Night Shyamalan mais loin d’être convaincant.
SPEAK NO EVIL de James Watkins [Critique Ciné]
James Watkins, le réalisateur d’Eden Lake et La Dame En Noir revient à l’horreur avec Speak No Evil.
LOOK BACK de Kiyotaka Oshiyama [Critique Ciné]
La magnifique adaptation du manga Look Back sort au cinéma uniquement le temps d’un Week-End
BEETLEJUICE BEETLEJUICE de Tim Burton [Critique Ciné]
Tim Burton donne enfin une suite à BeetleJuice mais est-elle vraiment à la hauteur de notre attente ?