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ANZU, CHAT-FANTÔME de Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita [Critique Ciné]

Anzu, Chat Fantôme

Bien mieux que Garfield Le Film, laissez-vous emporter par le monde enchanteur d’Anzu, Chat-Fantôme.

Un mois après le célèbre Garfield, un autre chat bien moins connu vient envahir le grand écran. Il s’agit d’Anzu, Chat Fantôme ! Sélectionné à La Quinzaine Des Réalisateurs au dernier Festival De Cannes, ce formidable film d’animation vient de sortir un peu trop discrètement au cinéma le mercredi 21 août 2024. Risquant malheureusement de ne pas rester bien longtemps à l’affiche, ne ratez pas la chance de le découvrir sur grand écran.

À l’origine, Anzu, Chat-Fantôme est un manga de Takashi Imashiro  publié en 2007 au Japon mais encore inédit en France. C’est pourtant une collaboration entre les japonais de A Shin-El Animation et les Français  de Miyu Production qui permet à ce long métrage de voir le jour. Il est coréalisé par  Yoko Kuno qui avait supervisé la motion capture du dessin anime Hana et Alice mènent l’enquête et par le cinéaste Nobuhiro Yamashita. Il faut savoir que comme le Rango de Gore Verbinsky, Anzu, Chat Fantôme a été entièrement tourné avec de vrais acteurs costumés dans de véritables décors. Mais au lieu d’utiliser la rotoscopie comme A Scanner Darkly ou le récent Sky Dome 2123 tout a été retravaillé pour prendre vraiment la forme d’un dessin animé traditionnel.

Anzu, Chat Fantôme

Anzu, Chat-Fantôme débute par le retour au temple tenu par sa famille dans une petite ville de campagne d’un homme aux allures de petits bon à rien typique des films japonais avec Karin, sa fille de 11 ans. Face au refus de son père de l’aider à rembourser ses dettes, il va laisser la jeune fille au temple pour tenter de régler seul ses problèmes à Tokyo. Quelle ne sera pas  la surprise de la jeune fille en voyant arriver au temple sur sa moto un gros chat se comportant comme un humain et capable de parler .

Il faudra un petit temps aux spectateurs pour s’habituer au style de réalisation assez particulier d’Anzu, Chat-Fantôme. Les magnifiques décors de campagne semblent avoir été entièrement peints à la main tandis que les personnages animés en motion capture ne semblent pas totalement s’y intégrer correctement. Il y a aussi une étonnante différence graphique dans l’apparence des personnages entre la jeune Karin et son père qui ressemblent à des personnages de mangas moderne et les habitants de la campagne dont les yeux ne sont représentés que par des traits ou des points comme dans un manga retro.

Anzu, Chat Fantôme

Ce mélange entre tradition et modernité se retrouve aussi dans le scenario d’Anzu, Chat-Fantôme. Dans ces errances dans la campagne la jeune fille croisera d’autres étranges créatures toutes issues de mythes et légendes japonaises. Anzu est lui même un chat à l’origine tout ce qu’il y a de plus normal qui après avoir atteint l’âge record de trente ans a fini par se transformer en ce gros chat aux attitudes humaines. D’abord réticente à l’idée de passer du temps avec lui, la jeune Karen qui commence sa période rebelle de préadolescente va finir par se lier à Anzu lorsqu’ils partiront à Tokyo visiter la tombe de sa mère pour l’anniversaire de sa mort.

Si nous entendons souvent parler de dignes héritiers d’Hayao Miyazaki, c’est surtout à Isao Takahata que nous penserons en regardant Anzu, Chat-Fantôme. Ce mélange d’histoire moderne et de Yokai et le style graphique rappelle aussi bien Pompoko, Mes Voisins Les Yamada que Le Conte De La Princesse Kaguya. Très mouvementée et émouvante, la dernière partie d’Anzu, Chat-Fantôme finira totalement par nous faire craquer pour ce film d’animation techniquement imparfait mais réalisé avec cœur et passion.

Anzu, Chat Fantôme

Au lieu d’un Moi Moche Et Méchant 4 qui recycle toujours les mêmes idées ou qu’un Garfield, Héros Malgré Lui qui s’éloigne bien trop de la BD, vous feriez bien mieux d’aller découvrir Anzu, Chat-Fantôme. Un fantastique long métrage dans tous les sens du terme capable d’enchanter petits et grands par son humour et sa poésie entre Isao Takahata et Takeshi Kitano.

MON AVIS :
5/5

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