Critique Ciné : BLUE RUIN de Jeremy Saulnier
Remarqué dans divers festivals déjà depuis le mois de septembre 2013 notamment à Deauville, Cannes et Marrakech, Blue Ruin arrive enfin dans les salles françaises avant même de débuter sa carrière américaine qui le fera à nouveau faire le tour de prestigieux festivals. L’occasion pour le grand public de découvrir cette oeuvre à part porté par un réalisateur scénariste imaginatif.
INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS
Ayant très mal vécu l’assassinat de ses parents, Dwight a tout largué et vivait comme un SDF jusqu’au jour où dix ans plus tard il apprend que leur assassin vient d’être libéré. L’heure de la vengeance a enfin sonné pour lui mais en exécutant le criminel, il n’a pas réalisé qu’il mettait sa soeur et ses deux nièces en danger et qu’il va falloir maintenant les protéger.
Comme le dit l’expression, la vengeance est un plat qui se mange froid. Le héros de Blue Ruin l’a bien compris attendant patiemment durant des années que l’assassin de ses parents sorte de prison pour faire justice à sa façon. Mais lorsqu’on a jamais tué quelqu’un, se transformer en meurtrier n’est pas si évident que cela. Si le réalisateur Jeremy Saulnier n’a pas voulu faire un film moraliste, on retiendra tout de même cette leçon de Blue Ruin.
Avec Blue Ruin, Jeremy Saulnier signe son second film après l’inédit Murder Party il y a six ans. Avant de pouvoir mettre en scène ses propres projets, il a débuté au cinéma en tant que directeur photo, un poste qu’il garde encore dans Blue Ruin. Il faut dire que ce film est un projet très personnel fait vraiment avec les moyens du bord et l’aide du site participatif Kickstarter. Un système D permanent qui ne se ressent pourtant jamais à l’écran.
Blue Ruin n’est pas un thriller comme les autres car le suspense vient des nombreuses hésitations du personnage principal qui a envie de se venger mais ne sait pas trop comment s’y prendre. Improvisations et doutes font traîner l’intrigue qui au lieu d’être réellement tendue amuse régulièrement par les errements de son personnage principal et aussi des ennemis eux non plus pas vraiment très doués.
Le personnage de Dwight est interprété par Macon Blair, un acteur méconnu déjà présent dans Murder Party qui ressemble un peu à Zach Galifianakis lorsqu’il est en clochard au début du film. Il change totalement d’apparence en se rasant dévoilant le visage inattendu d’un homme qu’on n’imaginerait pas partir dans une quête de vengeance. C’est lui que l’on va suivre tout le temps faisant des autres acteurs que des seconds rôles de passage sans trop d’importance.
Blue Ruin est un film assez particulier qui prend son temps pour dérouler son histoire. Le ton frise sans arrêt avec la comédie dans la maladresse de son antihéros. La bande annonce et l’affiche laissaient pourtant entrevoir un long métrage plus angoissant et sombre que cela. Si plusieurs exécutions sont sanglantes, ceux qui cherchaient un nouveau thriller capable de leur mettre une bonne claque risque d’être déçus.
MON AVIS 3/5 |
Pas aussi nerveux et sombre que l’on pouvait espérer, Blue Ruin se regarde cependant sans déplaisir pour le travail effectué par le réalisateur. Son second film montre tout de même une sérieuse expérience de la part de Jeremy Saulnier qui s’amuse avec les couleurs en glissant des touches bleues un peu partout. Un nouveau metteur en scène à surveiller. |
FICHE TECHNIQUE :
– REALISATEUR : Jeremy Saulnier
– AVEC : Macom Blair, Amy Hargreaves & Devin Ratray
– SCENARISTE : Jeremy Saulnier
– GENRE : Thriller
– MUSIQUE : Brooke Blair
– DUREE : 1h32
– SITE OFFICIEL : http://blueruinmovie.com/
– DATE DE SORTIE : 09 Juillet 2014
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