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Critique Ciné : STEVE JOBS de Danny Boyle

Steve Jobs

 

Steve Jobs n’est plus de ce monde depuis seulement quatre ans que déjà deux films sur sa vie ont étés réalisés. Après Jobs de Joshua Michael Stern avec Ashton Kutcher sorti en 2013, c’est au tout de Danny Boyle de nous proposer en ce début 2016 une autre vision des grands moments de la carrière du co-fondateur visionnaire d’Apple. Si le succès de la firme à la pomme n’est plus à démontrer, son créateur méritait il déjà autant d’intéret de la part d’Hollywood ? Au vu de l’accueil réservé au premier film, rien n’est moins sur ! Ce second film saura t’il faire mieux ?

 

 

SYNOPSIS : Rendez-vous incontournables de tous les férus de technologie, les Keynotes d’Apple ont toujours été de grands moments dans l’évolution de l’informatique. Pourtant dans les coulisses, ces shows qui semblaient parfaitement huilés cachaient bien les tendances perfectionnistes de Steve Jobs qui se souciaient guère de son entourage ou de ses partenaires lorsqu’il était question de marquer l’histoire.

Contrairement au premier film sorti en 2013, ce second long métrage sur la vie de Steve Jobs s’inspire directement de la biographie officielle du co-fondateur d’Apple. Scénarisé par Aaron Sorkin, le film devait s’inscrire comme une sorte de suite de The Social Network, le film sur Mark Zuckerberg et la création de Facebook qu’il avait aussi écrit. Initialement David Fincher devait d’ailleurs réaliser le long métrage avant de finalement claquer la porte parce qu’il n’a pas réussi à imposer Christian Bale pour incarner Steve Jobs.

Steve Jobs

Pour se distinguer du film Jobs, Aaron Sorkin a choisi de concentrer les moments clés de la vie de Steve Jobs autour de trois Keynotes. Celle de 1984 où il présentait le Mac, celle de 1988 où il tenta un coup de poker avec le NeXT et celle de 2001 où il dévoila l’iMac. Il a créé trois scènes d’une quarantaine de minutes ressemblant presque à des pièces de théâtre où à chaque fois Steve Jobs doit se confronter à son ex-petite amie Chrissan Brennan, mère de la jeune Lisa dont il a longtemps refusé d’accepter la paternité, Steve Wozniak avec qu’il a débuté dans son garage, le programmateur et souffre douleur Andy Herztfeld et le CEO John Sculley. Sans oublier la fidèle Joanna Hoffman qui l’a suivi tout le long de sa carrière et supporté tous ses caprices.

Héritier de ce projet, le réalisateur Danny Boyle a choisi de donner à chacune de ses keynotes un style différent pour nous replonger dans l’ambiance de ces périodes. La première en 1984 est filmée en 16mm avec une image très granuleuse, la seconde en 1988 a été filmé en 35mm pour accentuer le coté pompeux du plan machiavélique de la vengeance concoctée par Steve Jobs envers Apple qui venait de le licencier. La troisième qui marque le retour flamboyant du co-fondateur a été filmé en numérique. De très bonnes idées malheureusement parasitées par les mêmes travers que dans 127 heures avec des incrustations vidéos étranges dans certaines scènes comme ce lancement du satellite Skylab qui n’a pas grand chose à faire ici.

Steve Jobs

Après de longues hésitations et plusieurs refus essuyés, le studio Universal a finalement opté pour Michael Fassbender pour incarner Steve Jobs. L’acteur qui ne ressemble vraiment pas au créateur arrive cependant à nous y faire croire en adoptant son look, sa gestuelle et sa manière de parler. Il est de plus particulièrement bien entouré avec en tête Kate Winslet déjà récompensée d’un Golden Globe pour son rôle de Joanna Hoffman. Seth Rogen est brillant dans le rôle de Steve Wozniak qui le change de ces habituels rôles comiques. Jeff Daniels est John Sculley, bureaucrate comme il a souvent l’habitude d’en jouer. Dans un concours de sosie Michael Stuhlbarg ressemble à s’y méprendre à Joaquin Phoenix en Andy Hertzfeld et Katherine Waterston a des faux airs de Jennifer Lawrence dans son rôle de Chrissan Brennan.

Le parti pris de regrouper toute la vie de Steve Jobs autour de trois Keynotes est assez particulier. On a du mal à croire qu’au lieu de se concentrer sur ses présentations, Steve Jobs devait se coltiner d’intenses discussions et disputes avec les personnages marquants de sa vie. Le film ne nous apprendra au final pas grand chose de la vie du co-fondateur d’Apple. On aurait aimé pourtant voir comment lui sont venues ses idées et savoir ce qui lui a mérité sa réputation de génie visionnaire. Le scénario de Aaron Sorkin nous peint plutôt une description vraiment peu flatteuse de Steve Jobs en le présentant comme un sombre égoïste qui n’a que faire de l’avis de ses collaborateurs.

Steve Jobs

 

MON AVIS :

 2/5 

Steve Jobs est un long métrage assez particulier qui porte clairement la marque de son scénariste Aaron Sorkin. Très bavard, le film ressemble presque à une pièce de théâtre en trois actes. Au début passionnant dans la manière de nous montrer les coulisses des Keynotes, le procédé devient lassant et irréaliste à trop reproduire les mêmes discussions à chaque fois comme si ces personnes ne s’adressaient la parole qu’à l’occasion de ces grands rendez-vous. On pourra aussi s’étonner de voir que long métrage pourtant tiré de la biographie officielle de Steve Jobs nous offre un regard si dur sur le visionnaire. Après la déception du premier film, celui de Danny Boyle ne sera toujours pas le film ultime sur le créateur malgré les brillantes prestations de l’ensemble de son casting. Rendez vous dans deux ans pour un nouvel essai ?

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Danny Boyle
  • AVEC : Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen & Katherine Waterston
  • SCÉNARISTE : Aaron Sorkin
  • MUSIQUE : Daniel Pemberton
  • GENRE : Biopic
  • DURÉE : 2h02
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Universal Pictures International France
  • SITE OFFICIEL : http://www.stevejobs-lefilm.com/
  • DATE DE SORTIE : 3 février 2016

 

 

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2 réflexions sur “Critique Ciné : STEVE JOBS de Danny Boyle

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