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LA NONNE de Corin Hardy [Critique Ciné]

 

La Nonne

 

Après les deux volets d’Annabelle, La Nonne est le nouveau spin off de la saga horrifique Conjuring. Suite opportuniste ou véritable réussite ? La réponse est ci-dessous.

 

INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS

 

SYNOPSIS : Suite au suicide d’une nonne dans un couvent en Roumanie, le Vatican mandate le Père Burke au passé obscur et la jeune Sœur Irene qui n’a pas encore prononcé ses vœux pour aller enquêter sur les raisons qui ont poussé la jeune femme à commettre cet acte irréparable. Ils découvriront que le couvent abrite l’esprit d’un démon qui s’est emparé du lieu et de ses occupant.

 

Après nous avoir raconté à deux reprises les origines de la poupée Annabelle qui servait de prologue au premier Conjuring, la saga créé par James Wan se poursuit ce mercredi avec la sortie de La Nonne, une prequelle destinée à nous expliquer les origines de la terrifiante religieuse découverte sous la forme d’une peinture qui venait hanter le couple de spécialistes du paranormal Ed et Lorraine Warren dans Conjuring 2 : Le Cas Enfield. Trop occupé par le tournage d’Aquaman, James Wan délègue une nouvelle fois la réalisation de ce spin off en le confiant à Corin Hardy. Un cinéaste qui s’est bien fait remarqué des fans de films d’horreur avec son premier film Le Sanctuaire sorti en France en mars 2016 et dont on attendait avec impatience de voir ce qu’il pourrait nous réserver pour la suite de sa carrière. C’est donc en toute confiance que l’on pensait passer un pur moment d’angoisse très réussi devant La Nonne mais malheureusement ce n’est clairement pas le cas…

 

La Nonne

 

Jamais un épisode de la saga Conjuring n’a autant senti l’opportunisme. Parce que le premier Annabelle a fait un véritable carton bien justifié, les producteurs à l’origine de la saga Conjuring se sont mis en tête d’offrir une « Origin Story » à tous les monstres et démons que l’on a pu voir dans les précédents films. Écrit par Gary Dauberman, le réalisateur et scénariste d’Annabelle, La Nonne étonne par son manque de frissons. Commençant par nous rafraîchir la mémoire avec un extrait de Conjuring 2 : Le Cas Enfield, le film remonte alors 22 ans plus tôt dans les années 50  avec pour ambition avouée de nous raconter les origines de La Nonne possédée par le démon Valak. On découvre dans la seconde scène, deux nonnes en possession d’une mystérieuse clé. Alors que la première se fait attraper par une force invisible, la seconde préfère se suicider plutôt que faire face au démon sans que l’on sache trop pourquoi. C’est ce que vont tenter de comprendre Le Père Burk et une jeune sœur choisie pour d’obscures raisons pour l’accompagner.

Passé cette première scène d’horreur déjà peu trépidante, il faudra attendre une bonne vingtaine de minutes pour retrouver une tentative de scène horrifique dans La Nonne. D’une lenteur effarante, le film donne l’impression de ne strictement rien raconter. On regarde des personnages principaux sur lequel on n’apprendra jamais rien, s’aventurer dans le couvent sombre et rempli de courants d’air comme si le long métrage a plus été conçu spécialement pour les séances en 4DX tel une attraction de fête foraine que comme un vrai film de cinéma. Lorsque par moment, une scène horrifique arrive enfin, elle semble complètement détachée du récit et disparaît aussi vite qu’elle est apparue sans réussir à nous faire frisonner un instant. Bien moins doué que James Wan, Corin Hardy abuse de « jump scares » que l’on sent venir tellement à l’avance qu’il ne nous feront guère d’impression. Si, certaines scènes bénéficient d’une esthétique léchée, d’autres sont carrément vraiment laide et perdent même tout aspect cinématographique. La Nonne fait clairement dans l’économie de moyens avec son tournage intégral en Roumanie qui lui donne un aspect de Direct To Vidéo.

 

La Nonne

 

Si vous vouliez vraiment connaître les origines de La Nonne, il faudra repasser. Ce n’est que très briévement que l’on nous expliquera ce qui a fait surgir le démon Valak. Au lieu de nous montrer comment La Nonne a fini par être possédée et comment cet immense couvent est devenu un lieu hanté, le film fait dans l’enchaînement de scènes tellement ridicules qu’il en devient nerveusement risible. On sera immédiatement horripilé par ce français canadien qui s’exprime dans notre langue même dans la version originale, un paysan local surnommé « Frenchy » qui, en dehors d’avoir découvert le cadavre de la religieuse suicidé, ne sert à rien à part être le personnage comique du film sans que l’on sache si c’est véritablement volontaire ou non. Quand aux deux personnages principaux, le Père Burk qui n’a pas le droit d’entrer dans le couvent et ne sert donc à rien se couvrira de ridicule dans une scène clairement inspirée par le film Buried. En véritable héroïne du film, la Soeur Irene est là pour subir toutes les brimades de La Nonne et son combat final vite expédiée ne tient clairement pas la route puisqu’on sait déjà que le monstre sera de retour un jour où l’autre dans Conjuring 2 voir peut être même avant si le film remporte un succès qu’il ne mérite clairement pas.

Dans le rôle de la Sœur Irene, on trouve Taissa Farmiga, que l’on avait découvert dans la première saison de la série American Horror Story. On ne saura pas si c’est par piston ou pour donner au personnage un air de famille avec celui de Lorraine Warren jouée dans les Conjuring par sa grande sœur Vera Farmiga qu’elle a été choisie pour ce rôle d’ingénue qui lui va bien même si on la sait capable de bien mieux. Vu dans Machete Kills et Les Huits Salopards, Demián Bichir est censé joué un personnage au passé trouble mais on apprendra au final rien du tout sur lui et il délivre une prestation sans aucun intérêt.  L’horripilant « Frenchy » est joué par le belge Jonas Bloquet vu dans Elle. La Nonne est toujours jouée par Bonnie Aarons comme dans les précédents films. Avec son visage déjà particulier au naturel, elle n’a rien à faire pour se montrer effrayante. Allez savoir pourquoi les jolies Charlotte Hope vue dans Game Of Thrones et Ingrid Bisu vue dans Toni Erdmann ont été choisies pour jouer les nonnes tant on aura du mal à les reconnaître dans cette tenue où l’on ne voit qu’un bout de visage et n’ont rien à défendre.

 

La Nonne

 

Annoncé comme l’épisode le plus terrifiant de la saga Conjuring, La Nonne est en réalité le plus raté de tous. Sans aucun scénario, les origines du démon Valak se montreront clairement décevantes tant on s’attendait à mieux après son rôle dans Conjuring 2 : Le Cas Enfield. Production fauchée sans aucune bonne idée, on a du mal à croire que James Wan est encore vraiment derrière la saga. C’est aussi une grosse déception pour le réalisateur Corin Hardy qui semblait si prometteur après son premier film Le Sanctuaire. Avec des films comme ça, la Warner risque de tuer la poule aux œufs d’or tant le film nous coupe tout envie de voir un nouvel épisode.

 

MON AVIS : 0/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : The Nun
  • RÉALISATEUR : Corin Hardy
  • AVEC : Taissa Farmiga, Demián Bichir, Jonas Bloquet, Bonnie Aarons et Ingrid Bisu
  • SCÉNARISTE : Gary Dauberman d’après l’histoire de James Wan et Gary Dauberman
  • COMPOSITEUR : Abem Korzeniowski
  • GENRE : Épouvante – Horreur
  • DURÉE : 1h37
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Warner Bros. Pictures France
  • SITE OFFICIELhttp://www.thenunmovie.com/
  • DATE DE SORTIE : 19 septembre 2018

 

 

2 réflexions sur “LA NONNE de Corin Hardy [Critique Ciné]

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