LE CHAT ET LE CANARI de Radley Metzger [Critique Blu-Ray]
La collection Angoisses de Rimini Editions accueille le film à suspense Le Chat Et Le Canari de Radley Metzger dans un nouveau combo Blu-Ray + DVD.
Désolé pour ceux qui auraient pu imaginer que Le Chat Et Le Canari est un film sur Titi et Grominet, mais cela n’est pas le cas. Si le prologue du film met bien en scène un canari forcement jaune et un chat noir et blanc probablement en guise de clin d’œil aux personnages des cartoons Warner Bros, nous sommes en réalité ici devant un film à suspense. Il s’agit du nouveau titre à rejoindre la collection « Angoisses » de l’éditeur Rimini Editions dans sa luxueuse édition en combo Blu-Ray + DVD digipack depuis le 22 mars 2024.
Les plus cinéphiles connaissent certainement déjà cette histoire puisque cette version de Le Chat Et Le Canari était déjà ni plus la quatrième adaptation de la plus célèbre pièce de théâtre du même nom du dramaturge John Willard jouée en 1922. Après une première version muette en 1927 et deux versions en noir et blanc en 1930 et 1939, cette quatrième relecture sortie en 1978 par Radley Metzger fût la première tournée en couleurs. Connu comme un réalisateur spécialisé dans la Sexploitation, c’est malheureusement ici le long métrage le plus académique et le plus soft de toute sa carrière.
Après le prologue qu’il faudra bien garder en tête, Le Chat Et Le Canari fait un saut dans le temps de vingt ans. Débutant comme une sorte de whodunnit, il nous montre la réunion des ayants droits du riche Cyrus West qui après vingt ans d’attente vont enfin découvrir lequel d’entre eux va toucher l’héritage. Ils seront invités à prendre place à table pour un dernier diner avec leur aïeul qui avait imaginé toute une mise en scène filmée pour cette grande révélation. Mais pour réellement pouvoir hériter, l’heureux bénéficiaire va encore devoir tenir douze heures de plus pour prouver sa santé mentale sans mourir avant cela. En cas d’échec, un second film révélera le deuxième potentiel héritier.
Si nous découvrirons assez vite l’identité cet héritier, le film prendra alors son temps pour créer le suspense. Forcement cet héritier ne manquera pas de susciter des jalousies chez les autres convives. Bien qu’ils partagent plus ou moins le même sang, la plupart ne se connaissent à peine et ont chacun mené des vies très différentes durant ces vingts dernières années d’attente. Quand en plus vient se greffer la menace d’un psychopathe échappé de l’asile qui pourrait rôder dans les parages, certains des ayants droits vont en profiter pour tenter de mettre à mal la santé mentale de l’héritier.
Bien qu’il date de 1978, il faut bien reconnaître que le film de Radley Metzger parait bien plus vieillot qu’il ne l’est vraiment. La faute à une réalisation trop académique et un rythme lent qui ne fait monter le suspense que par l’attente qu’il se passe enfin quelque chose. De maigres tentatives de faire perdre la boule à l’heureux bénéficiaire et quelques apparitions du monstrueux psychopathe entretiendront une petite angoisse mais les 1h29 du film sembleront passer très lentement. Il faudra attendre le dernier quart d’heure avant que les choses sérieuses ne s’emballent vraiment après un retournement de situation qui semble avoir inspiré Kevin Williamson pour la saga Scream ou même les auteurs de Scooby-Doo.
Des acteurs à l’affiche de Le Chat Et Le Canari, nous retiendrons avant tout Wilfrid Hyde-White qui joue le rôle de l’excentrique Cyrus West. Il y a aussi Beatrix Lehmann qui joue sa vieille servante Mme Peasant qui fait penser à Maggie Smith. De tous les prétendants à l’héritage c’est la très belle Olivia Hussey qui marquera notre esprit même si son rôle est assez décoratif. D’autre lui préfèreront peut être Carol Lynley dont le rôle est bien plus important en plus d’être l’autre atout sexy du film. Quand au reste du casting, il ne fera que très peu d’étincelles dans cette lente intrigue où les maigres scènes d’affrontements paraissent pour le moins ridicule.
Plus convaincant pour les surprises de son histoire par que pas sa réalisation trop académique, cette quatrième relecture de Le Chat Et Le Canari n’aura au final rien d’assez mémorable pour être qualifié de classique du cinéma. Une curiosité de plus dans la collection Angoisses de Rimini Editions qui fera peut être plaisir à quelques cinéphiles nostalgiques mais nous avons déjà vu bien mieux dans le genre.
LE BLU-RAY : C’est encore une édition très soignée en terme d’images et de son que nous propose Rimini Editions pour cette première édition Blu-Ray de Le Chat Et Le Canari. Malheureusement, l’éditeur la joue encore à l’économie en ne proposant aucun bonus vidéo. Il faudra se plonger dans le livret qui accompagne le film pour en savoir plus sur sa conception.
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