AVATAR : FRONTIERS OF PANDORA sur Playstation 5 [Test Jeux Vidéo]
Attendu depuis six ans, le nouveau jeu vidéo Avatar : Frontiers Of Pandora risque de décevoir même les plus grands fans des films de James Cameron.
Alors que l’attente entre deux films ne cesse de se rallonger, les fans de la saga n de n vont pouvoir prendre leur mal en patience un an après la sortie du deuxième film Avatar : La Voie De L’Eau avec le nouveau jeu vidéo Avatar : Frontiers Of Pandora sorti le 7 décembre 2023 sur Playstation 5, Xbox Series et PC. En développement depuis 2017, ce nouveau jeu aurait logiquement dû être l’un des événements de cette fin d’année mais pourtant il était curieusement absent du stand de l’éditeur Ubisoft lors de la Paris Games Week au mois de novembre. Sans véritable mystère, il ne suffira que de quelques minutes de jeu pour savoir pourquoi il vallait mieux le cacher.
Les événement d’Avatar : Frontiers Of Pandora se déroulent entre les deux longs métrages de James Cameron sans y faire vraiment référence. Nous y incarnons un jeune Na’Vi recueilli avec d’autres enfants par la R.D.A. après la mort des membres de leur clans. Formés pour servir d’ambassadeurs dans les relations entre humains et Na’Vis, le plan du dirigeant John Mercer sera compromis lorsque Jake Sully entrainera les Na’vis dans une grande guerre contre les humains pour les chasser de Pandora. Devenus inutiles, ces jeunes Na’Vis ont bien failli être exécutés mais grâce à leur professeur, ils pourront se cacher dans des caissons d’hibernation. Ils n’en seront sortis que quinze ans plus tard alors que les Terriens sont revenus sur Pandora pour continuer d’exploiter les ressources de la planète. Ce sera à vous cette fois ci de les chasser à nouveau.
Passé cette introduction, le jeu vous demandera de personnaliser votre Na’Vi. Vous pourrez choisir son sexe, sa voix et son apparence parmi différents modèles mais il sera inutile d’y passer trop de temps tant les Na’Vis restent des créatures vraiment laides. De plus Avatar : Frontiers Of Pandora étant un F.P.S vous n’aurez que très peu d’occasion de voir votre personnage à l’écran en dehors des moments où il chevauche une créature. Après avoir fuit la base de la R.D.A. où vous vous étiez endormi, vous vous retrouverez en pleine jungle. Notre héros n’ayant quasiment jamais eu l’occasion de sortir de la base, il devra alors tout apprendre de la vie d’un véritable Na’Vi lâché dans la nature.
Contrairement au premier jeu Avatar sorti en 2009 qui était un jeu à la troisième personne, le choix de faire un F.P.S de cet Avatar : Frontiers Of Pandora est une bien mauvaise idée tant il complique les choses. Il n’y a rien de pire dans un jeu plus tourné vers l’aventure de ne pas voir son personnage se promener dans la nature. Surtout lorsqu’il doit sauter ou escalader. Souhaitant visiblement nous laisser une grande liberté pour mieux s’immerger dans cette aventure, le jeu se montrera très avare en explications. Les premières heures de jeu se montreront réellement laborieuses car notre équipement de base est très limité pour faire face aux soldats de la R.D.A et leurs Mecha. Mais surtout tout le long du jeu nous perdrons beaucoup de temps à trouver les lieux où aller pour progresser dans l’histoire. Au lieu de tracer un chemin balisé comme dans la plupart des jeux, il faudra se fier à sa vision spéciale pour faire apparaitre une lumière donnant le cap mais pas la distance. Le briefing des missions ou la recherche de ressources nous indiquera parfois simplement le nom de la région à explorer mais les retrouver sur l’immense carte du jeu sera bien souvent impossible. C’est d’autant plus compliqué qu’il ne faudra compter que sur ses pieds pour débuter son exploration jusqu’à atteindre la mission qui permettra de chevaucher un Ikram, créature ailée qui permettra de survoler tout Pandora à sa guise.
Rien ne parait simple dans Avatar : Frontiers Of Pandora car à moins de jouer en coopération vous vous retrouverez la plupart du temps seul pour aller attaquer d’immenses bases de la R.D.A. responsable de la pollution des différentes zones. Les armes à feu ont un tel recul qu’elles sont particulièrement difficiles à manier sur Playstation 5 au point que nous préfèrerons bien souvent rester avec nos différents arcs pour tenter de venir à bout de nos adversaires. Face à la difficulté du challenge, il faudra compter sur les nombreux bugs du jeu pour parvenir parfois au bout de ces grandes attaques des bases comme l’intelligence artificielle qui subitement décidera d’attaquer en masse une zone où nous ne sommes plus, nous laissant champ libre de nous promener dans la base sans plus croiser un ennemi ou bien chercher un recoin du décors bien planqué pour les sniper discrètement sans qu’ils puissent nous atteindre. Ces bugs deviendront plus gênant lorsque nous finirons par se retrouver coincé par un bug d’un dialogue qui ne se déclenche pas durant la toute dernière mission au bout de 53 heures de jeu, empêchant de finir le jeu ou de revenir sur la map qui a mis un terme à notre partie.
Il y a beau de quoi avoir à faire dans Avatar : Frontiers Of Pandora, l’ennui nous gagnera très rapidement tant les différentes missions se ressemblent. Il est difficile à croire que James Cameron a pu valider un jeu aussi guerrier. La majorité des missions de la quête principale nous demandera de faire face à la R.D.A. et d’explorer encore et encore le même genre de bases faites de copié-collé de décors. Contrairement au récent Spider-Man 2, il n’y aura jamais de belles scènes cinématiques pour nous en mettre plein la vue. Et franchement devoir conduire un papillon jusqu’à son nid sans le stresser, chercher le bon angle de vue pour regarder un totem ou réalimenter des laboratoires perdus dans la nature dans des missions secondaires ne donnera pas envie de s’investir. En dehors de ces missions, il faudra passer du temps à chercher sur la carte différentes plantes pouvant améliorer vos compétences et vos points de vie mais elles se montreront souvent laborieuses à trouver. Il sera aussi possible de fabriquer de nouvelles armes et des tenues pour améliorer le niveau de son personnages mais obtenir les matériaux est encore particulièrement laborieux. Au lieu de cueillir simplement les éléments il faudra jouer avec les sticks et les boutons jusqu’à trouver le bon mouvement pour le cueillir. Même chasser nécessitera de ne toucher que les points faibles des créatures sous peine de gâcher les ressources selon les croyances Na’Vis. Pour pirater des ordinateurs ou des Mecha il faudra encore trouver son chemin dans un mini jeu de labyrinthe parfois bien prise de tête. Bien conscient que ces trouvailles de gameplay peuvent ennuyer les joueurs, il est heureusement possible de les rendre plus simples dans les réglages.
Les graphismes d’Avatar : Frontiers Of Pandora sont encore bien loin d’égaler les magnifiques images de synthèse des films de James Cameron. Les premières heures passées dans la jungle seront les plus décevantes surtout dans les zones polluées. Là encore l’implantation de la végétation donne une forte impression de copié collé aléatoire pour rendre cette jungle foisonnante. La deuxième zone du jeu qui se déroule dans de vastes plaines se montrera déjà plus réussie grâce aux effets lumineux mais c’est surtout lorsque nous prendrons de la hauteur sur le dos de notre Ikran que nous profiterons le mieux des décors de Pandora grâce à une grande profondeur de champs. La vue à la première personne évite ainsi aux développeurs d’avoir à animer le personnage dont on ne verra que les bras et parfois l’ombre. Une fainéantise flagrante quand on le voit à dos d’Equidius totalement droit comme un pic sans donner l’impression de vraiment chevaucher l’animal.
Question Gameplay c’est aussi la catastrophe. À cause de la taille des NaVi’s nous serons quasiment obligé de passer le jeu accroupi pour être à la taille des humains où ne pas se faire remarquer. En pleine actions passer d’une arme à l’autre se montre souvent calamiteux et de mauvaises combinaisons de touches nous ferons régulièrement jeter une grenade plutot que de rapidement refabriquer des flèches. Le voyage à dos d’Ikram est aussi un vrai calvaire. Arriver à avancer tout en prenant de la hauteur ne sera pas évident surtout en plein combat. Quand aux Equidius, leur utilité rester encore à démontrer tant il sera plus rapide de se déplacer en Ikram.
En jouant à Avatar : Frontiers Of Pandora, nous reviendra en mémoire l’époque où sortaient en série des adaptations de films en jeux vidéo toutes plus ratées les unes que les autres. Il n’y a bien que les fans qui rêvent chaque nuit de devenir des Na’Vis qui pourront trouver leur bonheur dans le jeu de Massive Entertainment répétitif et ennuyeux au possible. Les six ans de développement se font grandement ressentir tant la réalisation parait totalement dépassée et bien loin de ce qu’a pu nous offrir de mieux la Playstation mais ne semblent même pas avoir été suffisant pour faire un jeu à la hauteur des blockbusters de James Cameron.
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