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ÇA TOURNE À SÉOUL ! de Kim Jee-Woon [Critique Ciné]

Ça Tourne À Séoul !

Le réalisateur sud-coréen Kim Jee-Woon dépeint l’enfer des tournages dans son étonnant nouveau film Ça Tourne À Séoul ! 

En mai dernier, Kim Jee-Woon, le réalisateur sud-coréen de I Saw The Devil, 2 Soeurs et Bittersweet Life revenait au Festival de Cannes pour y présenter hors compétition son nouveau film Cobweb rebaptisé en France Ça Tourne À Séoul !. Alors que les longs métrages sur les coulisses du cinéma ont souvent la préférence des jurys, il fut privé de ses chances d’y être récompensé et pourtant ce retour sur grand écran cinq ans après Illang : La Brigade Des Loups, son adaptation du film d’animation japonais Jin-Roh sorti directement sur Netflix, mérite vraiment le détour pour sa mise en scène et son humour.

Se déroulant en 1970, Ça Tourne À Séoul ! suit l’histoire de Kim, un réalisateur au creux de la vague après avoir été autrefois encensé pour son premier film. Persuadé d’avoir trouver l’idée qui fera de son nouveau long métrage un véritable chef d’œuvre, il va obtenir l’autorisation de tourner deux jours de plus mais rien ne se déroulera comme prévu.

Ça Tourne À Séoul !

Le titre français Ça Tourne À Séoul ! a certainement été choisi pour rappeler le film américain Ça Tourne À Manhattan. C’est cependant au plus récent film japonais One Cut Of The Dead (Ne Coupez Pas !) récemment adapté en France par Michel Hazanavicius que le nouveau film de Kim Jee-Woon nous fera penser. S’il n’est pas question de zombies ici, les scenario des deux films se rapprochent dans leur volonté de montrer les coulisses d’un tournage toujours très compliquées .

Le titre original coréen Cobweb est d’ailleurs aussi celui du film dont nous suivrons le tournage. Un thriller très noir d’inspiration hitchcockienne en noir et blanc dont chaque extrait nous régalera par leur mise en scène au point que nous aimerions bien le voir en entier. C’est là que Kim Jee-Woon peut retrouver l’aspect sombre des ses autres et inquiétants longs métrages. A coté les scènes en couleurs qui suivent le tournage montre une toute autre facette moins connu du réalisateur capable vraiment de nous faire rire à travers les déboires de son réalisateur et les complications du tournage. Même sa façon de composer les plans n’est pas la même comme si ce n’était vraiment pas le même metteur en scène qui dirigeait les deux parties.

Ça Tourne À Séoul !

Se déroulant dans les années 70, le réalisateur Kim subit d’abord la pression du comité de censure très strict du gouvernement. Il devra aussi convaincre la directrice du studio de l’utilité de ces journées de tournages supplémentaires. avant de devoir  ensuite convaincre ses acteurs et répondre aux caprices de sa star. Si cela aurait pu donner un film sérieux, c’est avec beaucoup d’humour que Kim Jee-Woon nous délivre cette histoire. Il est cependant moins fou que ce qu’à voulu nous faire croire l’habile bande annonce.

Pour incarner le réalisateur de Ça Tourne À Séoul !, Kim Jee-Woon a choisi l’acteur Song Kang-Ho aujourd’hui bien connu a travers le monde pour son rôle dans l’oscarisé Parasite de Bong Joon-Ho. Il est une nouvelle fois épatant dans ce rôle de génie mécompris. Celle qui nous surprendra aussi est Jeon Yeo Been, très présente sur Netflix, qui joue ici une jeune productrice vraiment débordante d’entrain qui apporte de grands moments de comédie au film. 

Ça Tourne À Séoul !

Pas tout à fait aussi fou que ce que pouvait nous faire croire la bande annonce, Ça Tourne À Séoul ! n’en est pas pour autant moins réussi. Une véritable surprise de la part du réalisateur Kim Jee-Woon dont nous connaissions déjà la maitrise de l’angoisse et du suspense mais dont le talent pour la comédie est une vrai révélation. Dépêchez vous donc d’aller découvrir son nouveau long métrage tant qu’il est encore temps car vous pourriez passer à coté d’un futur film culte.

MON AVIS :
4/5

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