LA MAIN de Danny & Michael Philippou [Critique Ciné]
Film d’horreur en provenance d’australie, La main est la curiosité à découvrir cette semaine au cinéma.
C’est bien connu ce sont généralement les films d’horreur les moins attendu qui sont souvent les plus réussis. Bien mieux qu’un Insidious 5 et autre Maison Du Mal sortis ces dernières semaines. C’est d’Australie que nous provient la dernière réussite en matière d’épouvante. Porté par un bouche à oreille très positif ce Talk To Me sort curieusement sous le titre français tout bête de La Main. On imagine cependant bien un brainstorming chez le distributeur SND où auraient été évoqués les titres « La Main Qui Tue » déjà pris par une comédie horrifique très réussie avec Jessica Alba ou bien « Parle À Ma Main » qui rappelait trop Michael Youn pour être crédible.
S’inscrivant dans la lignée d’Hérédité et It Follows, La Main n’est pas le genre de film d’horreur qui cherche à vous faire sursauter toutes les cinq minutes à coup de jumpscares faciles mais une histoire qui distille son côté horrifique dans une intrigue à suspense. Le film commence cependant par un prologue sensationnaliste où un jeune homme visiblement possédé va poignarder son propre frère avant de subitement mettre fin à ces jours de manière brutale.
Ce n’est que par la suite que nous découvrirons les véritables protagonistes de cette histoire. La jeune Mia marquée par la mort accidentelle de sa mère qui a été depuis quasiment adoptée par la famille de sa meilleure amie Jade. Elles ont pour l’habitude de se prêter à de curieuses séances de spiritisme avec leurs amis à l’aide d’une main coupée recouverte de céramique qui leur permet d’entrer en contact avec les esprits. Mais lorsque Riley, le jeune frère de Jade va tenter à son tour l’expérience, celle ci va prendre une tournure bien moins amusante.
Se sentant responsable de ce tragique incident, Mia va tenter de sauver Riley mais d’étranges visions la poursuivent encore. Bien qu’assez classique dans le genre, c’est avec une certaine angoisse que nous suivrons les tentatives de la jeune femme pour sauver son ami. Il faudra bien sur fermer les yeux sur quelques faits curieux pour se laisser porter par l’intrigue.
La réussite de La Main repose particulièrement sur les maquillages horrifiques vraiment très réussis et souvent dérangeants qui privilégient les effets spéciaux physiques à l’ancienne plutôt que l’image de synthèse. Réalisé par les frères jumeaux Danny et Michael Philippou, un duo de vidéastes qui se sont fait connaître avec leur chaîne YouTube Rackaracka où ils postaient de courtes vidéos horrifiques, les deux frangins réussissent pleinement leur passage au long métrage par leur maîtrise de l’image. Sans trop en faire, l’arrivée des scènes les plus brutales du film seront du coup encore plus choquantes que s’ils avaient joué la carte de la surenchère permanente.
En dehors de Miranda Otto, bien connue pour son rôle dans Le Seigneur Des Anneaux, qui tient le rôle de la mère de Jade et Riley, le casting de La Main repose sur de jeunes acteurs méconnus mais très crédibles. Le film est porté par Sophie Wilde issue de la série Eden, sa meilleure amie Jade est jouée par Alexandra Jensen vue dans la série Frayed et le jeune Joe Bird vu dans la série Premier Jour. Des adolescents classiques du film d’horreur prêts à tout pour le fun et qui vont le payer cher.
Sans être la claque que nous espérions, La Main est cependant un film d’horreur qui de démarque des œuvres trop commerciales par un coté vraiment dérangeant et une construction reposant plus sur le suspense que les jumpscares facile pour tenter de nous effrayer. Un scénario pas toujours cohérent ni vraiment original qui se montre suffisamment efficace pour passer un vrai bon moment pas aussi marquant qu’Hérédité ou It Follows mais prometteur pour la suite de la carrière de ses réalisateurs.
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