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THE SWEET EAST de Sean Price Williams [Critique Ciné]

The Sweet East de Sean Price Williams [Critique Ciné]

Road trip dans une Amérique au bord de l’implosion, The Sweet East est la curiosité de la semaine.

Tous ceux toujours en quête de long métrages sortant de l’ordinaire ont forcement dû être interpellé par l’affiche du film The Sweet East. Dans cette semaine, où se bousculent en salles les film d’arts et essais parfois très curieux comme Tiger Stripes ou Dans La Peau de Blanche Houellebecq,  le premier film de Sean Price Williams mérite de faire l’effort de trouver l’une des rares salles qui le diffuse pour son portrait intime et inquiétant de l’Amérique profonde.

Avec les vêtements que porte la bande de lycéens que nous découvrirons au début de The Sweet East et l’image très granuleuse du film, nous pourrions croire qu’il se déroule dans les années 80 ou 90 mais l’apparition de cigarette électroniques et de téléphone portable nous ramènera bien à aujourd’hui. Malgré ce qu’il laisse paraître, le long métrage de Sean Price Williams abandonnera très vite son allure de Teen Movie de lycéens en vadrouille pour devenir un étonnant Road Trip aussi étrange et décalé que les films  The Doom Generation ou Kaboom de Gregg Araki.

The Sweet East de Sean Price Williams [Critique Ciné]

The Sweet East suit la jeune et belle Lillian qui va profiter du voyage scolaire de son lycée à Washington pour suivre un parfait inconnu qui va la sauver d’une prise d’otages dans un bar. Ce sera la première d’une série de rencontres de personnages hétéroclites qui représente un peu toute la diversité des vrais américains rarement représentée de manière aussi réaliste dans la majorité des fictions hollywoodiennes.

Sortant à point nommé dans cette période où les américains vont bientôt devoir choisir entre réélire un président sénile ou faire revenir au pouvoir un ancien président complètement fou qui fera tout pour le garder, le réalisateur Sean Price Williams  a mis dans The Sweet East tout ce qui secoue l’Amérique profonde. Entre les partisans de la théorie du complot qui voit des pédo-satanistes partout, les néo-nazis, les musulmans intégristes ou autres catholiques pas plus rassurants, ils représentent tous une véritable menace pour l’équilibre du pays. Car comme cela est écrit sur l’affiche « Everything Will Happen » (Tout cela va arriver).

The Sweet East de Sean Price Williams [Critique Ciné]

Sans pouvoir deviner comment cela pourra se terminer, nous nous amuserons beaucoup à voir la jeune femme rebondir d’une rencontre à l’autre. À chaque nouvelle personne, elle se présentera d’une manière différente alimentant son histoire par ce qu’elle a découvert chez les précédents. Elle n’hésitera particulièrement pas à se jouer des hommes en les allumant avec ses tenues de Lolita enrubannée ou d’ un simple regard évocateur qui ne les laissera jamais insensible. Un rôle tenue par Talya Rider que nous devrions connaitre depuis son rôle dans Never Rarely Sometimes Always mais dont nous retiendrons maintenant bien le nom après cette performance dans The Sweet East.

Pour un premier long métrage il faut vraiment saluer la réalisation de Sean Price Williams, plus connu comme directeur photo notamment pour Good Times et Her Smell. S’il a tendance à cracher sur les producteurs d’A24, son film ressemble pourtant bien aux productions à succès du studio. Ne manquant pas de fantaisie, il n’hésite pas à glisser dans son film une étrange créature en animatronique ou un peu d’animation. Il a aussi apporté un grand soin à ses décors souvent riches en détails et aussi aux très belles tenues portées par l’héroïne.

The Sweet East de Sean Price Williams [Critique Ciné]

Portrait d’une Amérique qui fait froid dans le dos, The Sweet East devrait être vu par tous pour comprendre dans quelle situation alarmiste est le pays. La France étant toujours en retard c’est aussi ce qui risque de nous arriver dans pas si longtemps que dépeint ici Sean Price Williams. The Sweet East est aussi un film à découvrir pour son originalité et son actrice Talya Rider que nous n’oublierons pas de sitôt.

MON AVIS :
5/5

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