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BUNKER PALACE HOTEL de Enki Bilal [Critique Blu-Ray]

Bunker Palace Hotel

Bunker Palace Hotel sort pour la première fois en combo Blu-Ray + DVD dans une édition collector qui devrait ravir les fans d’Enki Bilal.

C’est pour une fois un film français que l’éditeur Rimini Editions a cette fois ci voulu réhabiliter. Il s’agit de Bunker Palace Hotel le tout premier film en tant que réalisateur du célèbre dessinateur Enki Bilal sorti en 1989 qui n’avait à l’époque pas réussi à attirer les foules en salles malgré la présence de Jean-Louis Trintignant et Carole Bouquet dans les rôles principaux. Encore inédit en Blu-Ray jusque là, le long métrage a les honneurs d’un combo Blu-Ray + 2DVD spécialement destiné aux fans du dessinateur par ses nombreux bonus qui est disponible depuis le mardi 17 octobre 2023.

Pour son premier long métrage, Enki Bilal n’a pas choisi d’adapter l’une de ses bandes dessinés mais a préféré imaginer une histoire originale. Bunker Palace Hotel se déroule dans un univers dystopique où pour fuir la révolution en cours, l’élite de la société s’est refugié sous terre dans un bunker ressemblant à un palace. Alors que les bruits des armes résonnent au dessus de leur tête, ses bourgeois s’inquiètent de ne pas voir arriver le Président. D’autant plus que ce qui était conçu comme un luxueux palace ne cesse de montrer de plus en plus de dysfonctionnements.

Bunker Palace Hotel

Bunker Palace Hotel commence par une longue introduction sans quasiment aucun dialogues qui met en scène l’un des personnages principaux du film, le Professeur Holm joué par Jean-Louis Trintignant. Un inventeur lié au gouvernement qui a imaginé ce bunker peuplé de robots. Ce n’est que lorsque Clara, une membre de la résistance jouée par Carole Bouquet va retrouver l’un des siens pour le briefer sur une mission d’infiltration du bunker que nous aurons le droit au premier échange de dialogues. Leur projet compromis, c’est finalement Clara qui finira par descendre dans le Bunker Palace Hotel où elle devra faire face à Holm et cette bande d’aristocrates à moitié fou.

Même s’il n’y a pas de bande dessinée à l’origine de Bunker Palace Hotel, le long métrage porte indéniablement le style graphique très reconnaissable d’Enki Bilal. Des décors grisâtres et embrumés d’un monde futuriste qui ressemble à l’Europe de L’Est et pour cause puisque le film a été tourné à Belgrade, ville natale du réalisateur / dessinateur. Son style se reconnait aussi dans l’apparence des personnages avec son héroïne aux cheveux rouges et son personnage principal au crane chauve. Sans savoir qui a vraiment influencé l’autre, Bunker Palace Hotel n’est pas sans rappeler aussi l’atmosphère du Brasil de Terry Gilliam. À voir ces aristocrates s’ennuyer dans les murs de ce palace aux employés détraqués, nous penserons aussi à la série Palace de Jean-Michel Ribes sorti exactement  la même année. Mais si le film d’Enki Bilal se montre parfois drôle, nous sommes tout de même ici bien loin de la véritable comédie.

Bunker Palace Hotel

Malgré son aspect esthétique qui a tout pour réjouir les fans d’Enki Bilal, c’est au niveau de son scénario que vient le gros problème de Bunker Palace Hotel. Avec ses nombreux personnages et son manque d’explications, nous aurons clairement l’impression d’avoir raté un épisode tant il nous manque des informations sur ce monde et tout ce qui s’y est passé avant le début de l’histoire.  Au niveau du montage, le long métrage parait aussi par moment très décousu avec des scènes qui s’enchaînent parfois sans logique. Un second visionnage du film permettra d’y voir un peu plus clair concernant les personnages principaux mais ne suffira pas à tout comprendre à l’intrigue.

C’est probablement parce que Jean-Louis Trintignant a très rapidement accepté de tenir l’un des rôles principaux de Bunker Palace Hotel que d’autres acteurs de prestige ont rejoint le casting. Son personnage d’Holm très mystérieux et inquiétant est en effet un rôle en or ce qui est loin d’être le cas de celui de Clara tenu par Carole Bouquet qui doit figurer parmi les casseroles de sa carrière par la pauvreté des dialogues et son inutilité dans l’histoire. Nous pourrons nous étonner d’y retrouver Jean-Pierre Léaud dans un rôle très lunaire vraiment amusant. L’autre grande actrice du film Maria Schneider est encore moins utile dans le récit. D’autres grands noms semblent avoir été choisi pour leur gueule qui collent bien à l’univers d’Enki Bilal comme Yann Collette, Roger Dumas, Hans Meyer et Benoit Régent qui ressemblait beaucoup à Tchéky Karyo.

Bunker Palace Hotel

Certains de séduire les fans des bandes dessinés d’Enki Bilal tant il partage le même univers visuel, il n’est cependant pas difficile de comprendre pourquoi Bunker Palace Hotel n’a pas été un immense succès en salle. La faute à un scénario trop obscur et particulièrement inabouti. Si Jean-Louis Trintignant fait tout ce qu’il peut pour sauver les meubles, les autres comédiens n’ont pas eu la chance d’avoir à jouer des personnages du même niveau. La preuve encore que le cinéma français n’est vraiment pas doué pour les films de genre même lorsque ce sont des pointures de la science fiction comme Enki Bilal qui s’y colle.

MON AVIS :
2/5

LE BLU-RAY :  Le passage de Bunker Palace Hotel à la haute définition est particulièrement réussi sur cette édition qui respecte la forte présence de grain sur l’image sans aucun soucis de compression. Au niveau du son c’est en revanche la déception car les sons d’ambiance ne feront pas sensation sur votre Home Cinema avec sa piste 2.0. Question bonus, les fans d’Enki Bilal auront largement de quoi être satisfaits avec un long entretien très récent avec le dessinateur/réalisateur, un documentaire de 2019 sur son travail de dessinateur, quelques images du tournage et surtout le film Cinemonstre en intégralité qui servait pour un spectacle à la Géode.

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