CASINO ROYALE de John Huston, Ken Hughes, Val Guest, Robert Parrish & Joe McGrath [Critique Blu-Ray]
La version de 1967 de Casino Royale s’offre une nouvelle sortie dans un magnfique édition collector Blu-Ray + DVD en digibook chez Rimini Editions.
Si avec la plupart de leurs sorties, nous pourrions penser que Rimini Editions se consacre uniquement à la réhabilitation de classiques du cinéma tombés dans l’oubli, il leur arrive parfois de sortir des œuvres véritablement cultes. Après La Chute De L’Empire Romain, Le Cid et Hamlet, c’est au tour de la version de 1967 de Casino Royale d’avoir les honneurs d’une édition collector digibook Blu-Ray + 2DVD remplie de bonus que tous les fans de James Bond vont s’arracher à partir du 18 octobre 2023.
Ceux qui connaissent les aventures de James Bond uniquement par leurs adaptations cinématographiques pourraient penser que James Bond Contre Dr No est la première mission du célèbre Agent 007. S’il s’agit bien du premier film sorti au cinéma en 1962, le premier roman publié par Ian Fleming fut en revanche Casino Royale en 1953. Une œuvre dont les droits étaient déjà pris lorsque le producteur Albert R. Brocoli a voulu faire main basse sur la saga et qui avait fini par tomber entre les mains du producteur Charles K. Feldman. Profitant du succès des romans et des premiers films, il n’a pas hésité à se lancer rapidement dans l’adaptation cinématographique de Casino Royale qui pour se démarquer des longs métrages avec Sean Connery a fini par devenir un film parodique.
Avec pas moins de cinq réalisateurs John Huston, Ken Hughes, Val Guest, Robert Parrish et Joe McCrath qui ont chacun réalisé des segments du film et une bonne dizaine de scénaristes qui ont chacun mis leur grain de sel, Casino Royale ne ressemble clairement à aucun autre James Bond. Au lieu d’une grande aventure bourrée d’action spectaculaire comme nous avons l’habitude de voir, ce Casino Royale ressemble plus à un film à sketches dont toutes les parties semblent avoir été mises bout à bout sans avoir toujours du sens. À la retraite depuis une vingtaine d’année, James Bond va devoir reprendre du service pour stopper le SMERSH responsable de la disparition de nombreux Agents. Prenant la tête du MI6, il décide de donner à tous les agents restant son nom et son numéro 007 et va envoyer Evelyn Tremble et Vesper Lynd se confronter à Le Chiffre, l’un des agent de SMERSH dans une partie de baccarat au Casino Royale.
Très différent du roman d’origine et même de la nouvelle adaptation avec Daniel Craig que les héritiers d’Albert R. Brocoli ont fini par pouvoir réaliser, ce Casino Royale fonctionne vraiment comme un film à sketches avec chacun leur James Bond différent. Commençant par David Niven dans le rôle du James Bond à la retraite obligé de reprendre du service, une grosse partie du film mettra ensuite en scène Peter Sellers dans le rôle d’un des nouveaux 007 qui portera une bonne partie de l’histoire. De l’histoire imaginé par Ian Fleming, le film ne gardera que les personnages de Vesper Lynd et du Chiffre et d’une partie de cartes au Casino Royale. Le SMERSH pouvant être considéré ici comme le pendant du SPECTRE au coeur de la saga avec Daniel Craig. Nous y retrouvons aussi bien sur M. et Moneypenny sans oublier quelques gadgets sans lesquels James Bond ne serait pas James Bond.
Plutôt que de chercher un sens à ce Casino Royale, il faudra mieux simplement profiter de chaque scène pour ce qu’elle est. Le film est en effet rempli d’un humour absurde très plaisant pas toujours hilarant mais qui se regarde toujours sourire aux lèvres. A voir Peter Sellers en James Bond dans le Swingin’ London porté par la musique de Burt Bacharach, il est clair que ce long métrage est l’influence majeur de Mike Myers pour son Austin Powers. Une grande séquence à Berlin avec pour héroïne la fille cachée de James Bond et de Mata Hari démontrera que le long métrage a bénéficié d’un budget confortable et peu par moment se montrer très esthétique et riche en action comme n’importe quel autre aventure de James Bond tout en conservant son humour. Entre le nombre de figurants, les costumes et de très nombreux décors souvent impressionnants, Casino Royale n’est clairement pas un James Bond mineur mais bien une œuvre qui a toute sa place avec les autres films de la saga.
Le casting du film ne laissera également aucun doute sur les moyens conséquents déboursés par les producteurs de Casino Royale. En plus de David Niven et Peter Sellers dans les rôles principaux, l’inquiétant et envoutant rôle de Le Chiffre est tenu par Orson Welles. Alors tout jeune, Woody Allen est certainement le plus drôle du film dans un double rôle à découvrir par vous même. Nous aurons même la surprise d’y apercevoir Jean-Paul Belmondo le temps d’un mini-rôle. D’autres grands noms viendront aussi jouer les seconds rôles comme Charles Boyer, John Huston, George Raft ou William Holden que les plus cinéphiles ne manqueront pas de reconnaitre.
L’affiche du film ne mentait pas en annonçant un « Bondwagon rempli des plus belles et talentueuses femmes que nous pourrons voir ». Ursula Andres en Vesper Lynd, Joanna Pettet en Mata Bond, Barbara Bouchet en Moneypenny, Jacqueline Bisset en Miss Goodthights et Deborah Kerr en Agent Mimi nous régalerons en effet de leur charmes et talent de même qu’un nombre impressionnants de petits rôles tenues par des mannequins ou apprenties actrices toutes plus belles les unes que les autres. Loin du wokisme du dernier James Bond, ce Casino Royale est probablement le plus féministe de tous à donner autant la part belle aux rôles féminins avec des femmes fortes qui ne se contentent clairement pas de jouer les potiches en prenant souvent le dessus sur les hommes.
Il n’est pas dur de comprendre pourquoi ce Casino Royale a pu décontenancer bien des fans de James Bond à sa sortie en 1967. Très différent de ce à quoi nous sommes habitués, ce long métrage est une comédie à sketches à l’humour absurde qui mérite totalement sa réputation de film de culte. Il ne faudra pas trop chercher à y trouver un sens mais juste se laisser porter par l’incroyable casting, son humour et une débauche de moyens dans les décors et costumes qui en font une œuvre majeure de la fin des années 60.
LE BLU-RAY : Cette nouvelle édition Blu-Ray de Casino Royale est impressionnante dans la qualité de ces images aux couleurs chaudes digne de l’époque. Aucun défaut majeur à remarquer dans cette version peut être même parfois tellement bien défini qu’elle montre un peu trop quelques effets spéciaux d’époque. Malgré sa piste 5.1, la bande sonore n’aura pas grand chose de spectaculaire mais rend justice à la très bonne bande originale. Question bonus nous sommes gâtés avec des interviews récentes de ce qui reste de l’équipe du film et de quelques acteurs et actrices, un entretien avec un historien du cinéma qui vient resituer Casino Royale dans l’univers de James Bond. Bonus ultime nous pourrons aussi découvrir la toute première adaptation de Casino Royale en téléfilm datant de 1954.
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