CRY MACHO de Clint Eastwood [Critique Ciné]
CRY MACHO de Clint Eastwood [Critique Ciné]
Clint Eastwood joue la carte de la nostalgie avec son nouveau film Cry Macho.
Cela fait déjà un moment qu’à chaque fois que Clint Eastwood sort un nouveau film on ne peut s’empêcher de penser que cela pourrait être le dernier. Et pourtant à 90 ans passé l’acteur réalisateur n’a visiblement toujours pas l’intention de prendre sa retraite. C’est devant et derrière la caméra que nous le retrouvons dans le drame plein de nostalgie Cry Macho. Adaptation d’un roman de N. Richard Nash publié en 1975, dans laquelle il avait déjà failli jouer en 1988.
Cry macho raconte l’histoire de Mike Milo. Un ancien champion du rodéo dont la carrière s’est brisée en même temps que son dos lors d’une compétition. Depuis l’accident il est resté au ranch pour s’occuper des chevaux mais vu son âge avancé, son patron a finalement décidé de l’envoyer en retraite. Il le rappellera cependant un an plus tard pour lui demander de lui ramener son fils Rafael qui vit au Mexique avec sa mère et qu’il n’a pas revu depuis des années.
Cry Macho nous donne l’impression que Clint Eastwood a choisi de réaliser cette histoire pour en faire une sorte de film somme qui recapitulerait toute sa carrière. Le revoir avec son chapeau de cowboy dans les plaines du Mexique nous rappelle tout de suite ses plus grands westerns, tandis que le fait de le voir brandir un pistolet rappellera tout de suite L’Inspecteur Harry. Il y a aussi la relation compliquée entre un vieil homme et un ado qui fait penser forcement à Gran Torino et un début de romance à la Sur La Route De Madison. Cette histoire de coq pourra aussi rappeler l’Orang Outan de Doux, Dur Et Dingue.
Au delà de ces nombreux clin d’œil à sa filmographie, il sera bien difficile de trouver un intérêt à cette histoire. Alors qu’il ne lui faudra à peine deux jours pour rejoindre le Mexique et retrouver l’adolescent, le film se trainera en longueur pour le chemin retour. Afin d’échapper à la police et aux sbires de la mère du gamin, ils feront plusieurs escales sans intérêt sur la route jusqu’à finir par s’installer plusieurs jours dans un petit village. Durant leur séjour, ils seront aidés par la patronne d’un restaurant et Mike apprendra à Rafael à monter à cheval pour sa vie future. Le duo se retrouvera parfois en danger mais chaque scène un peu tendue sera toujours réglée de manière bien trop expéditive.
Cry Macho aurait probablement pu être bien meilleur si Clint Eastwood s’était entouré d’un casting plus prestigieux et surtout plus talentueux. Eduardo Minett, le jeune acteur choisi pour l’accompagner dans cette histoire joue vraiment très mal et ne suscitera aucune émotion ni attachement. Pareil pour l’actrice Natalia Traven qui joue la grand-mère qui va tomber amoureux de lui dans une romance plus qu’improbable. Pour montrer la barrière du langage entre eux, la plupart des dialogues en espagnol de ce personnage ne seront même pas sous titrés. Tout ne sera que suggestion dans des regards langoureux qui ne pourront émouvoir que les personnes âgées encore en quête d’amour.
Pour ses 91 ans, Clint Eastwood présente un visage qui parait étonnamment jeune voir plus lisse que jamais lorsqu’il enlève son chapeau. Son grand âge se fait quand même bien sentir dans ses déplacements et ses mouvements qui nous donneront du mal à penser qu’il puisse encore allonger quelqu’un d’un simple coup de poing. Même parler lui semble aujourd’hui difficile. Si nous avons plaisir à le retrouver, Cry Macho sera cependant le film de trop pour l’acteur qui aurait mieux fait de s’arrêter avec La Mule.
Compilation nostalgique de la carrière de Clint Eastwood, Cry Macho n’est certainement pas le meilleur film pour achever une carrière tant son histoire présente si peu d’intérêt. Difficile de comprendre ce qui a bien pu le motiver à vouloir absolument jouer dans cette adaptation maintenant alors qu’il a déjà abordé le thème de la transmission dans Gran Torino. Il ne lui reste plus qu’à vite revenir dans un nouveau long métrage pour ne pas faire de Cry Macho son dernière rôle.
A Lire Aussi
EMMANUELLE de Audrey Diwan [Critique Ciné]
La mythique Emmanuelle est de retour dans une relecture qui n’a plus grand chose d’érotique.
MOTHER LAND de Alexandre Aja [Critique Ciné]
Alexandre Aja est de retour sur grand écran avec un Mother Land très inspiré par M. Night Shyamalan mais loin d’être convaincant.
SPEAK NO EVIL de James Watkins [Critique Ciné]
James Watkins, le réalisateur d’Eden Lake et La Dame En Noir revient à l’horreur avec Speak No Evil.
LOOK BACK de Kiyotaka Oshiyama [Critique Ciné]
La magnifique adaptation du manga Look Back sort au cinéma uniquement le temps d’un Week-End
BEETLEJUICE BEETLEJUICE de Tim Burton [Critique Ciné]
Tim Burton donne enfin une suite à BeetleJuice mais est-elle vraiment à la hauteur de notre attente ?