LES MÉCHANTS de Mouloud Achour et Dominique Baumard [Critique Ciné]
LES MÉCHANTS de Mouloud Achour et Dominique Baumard
Mouloud Achour passe pour la première fois derrière la caméra avec Les Méchants une comédie appelée à devenir culte.
Depuis le temps qu’il côtoie les membres du collectif Koutrajme dont sont issus les réalisateurs Kim Chapiron et Ladj Ly, il est normal que Mouloud Achour ait envie lui aussi de passer à la réalisation. En duo avec Dominique Baumard, il s’est fait plaisir en réunissant toutes ses passions et ses amis dans Les Méchants. Une comédie fraîche et moderne, très éloignée de tous ces comédies formatées qui polluent régulièrement les salles de cinéma.
Oser confier les premiers rôles de Les Méchants à Roman Frayssinet et Djimo est un sacré pari qui n’a pas eu être évident à financer. En grande partie connu grâce à l’émission Clique, les deux humoristes se montrent parfaitement à la hauteur du challenge. Fidèles à ce qu’ils sont dans leurs spectacles, voir peut être même en privé. Ils forment un excellent duo. Déjà très courtisé, Roman Fraysinnet va certainement devenir incontournable au cinéma après ce rôle complétement déjanté.
Ceux qui suivent Mouloud Achour sur Canal+ depuis ses débuts sur Game One, ses années au Grand Journal et dans son émission Clique reconnaitront sans peine toutes ses passions et principalement les nombreuses références aux mangas Dragon Ball Z, One Piece et Naruto mais aussi étonnamment des citations de philosophes. Les Méchants rappellent beaucoup les films de Kevin Smith par son duo semblable à Jay & Silent Bob, ses nombreuses références geek, par son magasin de jeux vidéo qui remplace la superette et même son scenario simple mais terriblement efficace.
Avec Les Méchants, Mouloud Achour et Dominique Baumard cherchent à dénoncer via l’humour le sensationnalisme et la course a l’audimat des chaines info. Mieux que Bruno Dumont dans son film France, ils démontent ces pseudos-polémistes capable de débattre sur n’importe quel sujet au pied levé. C’est aussi une mise en garde sur l’influence des réseaux sociaux qui peuvent bouleverser des vies. C’est ce qui arrive à Patrick (Djimo) et Sébastien (Roman Frayssinet) devenus subitement Les Méchants les plus recherchés de France pour une simple embrouille avec le rappeur Carcéral qui va être monté en épingle par une journaliste carriériste et un buzz improbable sur les réseaux sociaux.
Comme dans les films de Kevin Smith, ce n’est pas vraiment l’histoire qui compte ici mais surtout les dialogues bien souvent hilarants et la succession de situations improbables que vont traverser Patrick et Sébastien qui font toute la réussite de ce premier long métrage. On ne se doutait pas que Mouloud Achour était capable d’écrire un scénario aussi drôle ni même Dominique Baumard qui avait co-écrit le film Roulez Jeunesse. Difficile de savoir si tout a été écrit par avance où s’ils ont simplement fait confiance à Roman Frayssinet et Djimo mais cela fonctionne parfaitement.
La réussite du film repose aussi beaucoup sur les seconds rôles. Ludivine Sagnier en journaliste aux dents longues, Mathieu Kassovitz à contre emploi dans le rôle d’un « réalisateur tolérant » aux films consensuels, Alban Ivanov en humoriste controversé, Anthony Bajon en rappeur et Samy Naceri dans le rôle de son producteur. Mais surtout c’est la surprise de voir défiler une galerie impressionnante d’humoristes dans des rôles surprenants dont un célèbre acteur Césarisé à la carrière internationale que l’on n’avait pas vu aussi drôle depuis bien longtemps.
Très bonne surprise de cette rentrée, Les Méchants est une comédie qui a tout pour devenir culte de par la qualité de ses dialogues et son incroyable casting. Mouloud Achour dévoile ici un talent insoupçonné pour la comédie bien aidé par un Roman Frayssinet tout simplement hilarant et son impressionnant carnet d’adresses d’amis humoristes ou acteurs venus faire une apparition dans le film. Le meilleur anti-dépresseur que vous pourrez trouver en cette période qui ne prête pas vraiment à rire.
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