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L’EXORCISTE DU VATICAN de Julius Avery [Critique Ciné]

L'EXORCISTE DU VATICAN de Julius Avery [Critique Ciné]

L'Exorciste Du Vatican

Russell Crowe défie les démons dans le film d’épouvante L’Exorciste Du Vatican aux allures de déjà-vu.

Avec Russell Crowe en tête d’affiche, L’Exorciste Du Vatican sera-t-il capable d’apporter un peu d’innovation au genre du film d’exorcisme ? C’est avec ce maigre espoir que nous tenterons le visionnage du nouveau long métrage de Julius Avery dont la bande annonce laisse déjà craindre le pire. Malheureusement,  il n’y aura pas de miracle à espérer du nouveau film du réalisateur qui nous avait déjà bien déçu avec son surcoté Overlord.

Basé sur les livres du Père Gabriele Aborth, le plus célèbre des exorcistes ayant réellement exercé pour le compte du Vatican dans les années 80 à 2016, L’Exorciste Du Vatican aurait pu être un passionnant biopic pour découvrir le véritable métier d’exorciste car sur les 50 000 à 70 000 exorcismes qu’aurait exercé le célèbre prêtre seulement une centaine aurait selon lui étaient réellement l’œuvre de véritables démons. Malheureusement, les producteurs ont préféré faire de ses mémoires un banal énième film d’exorcisme tentant une nouvelle fois de rivaliser avec le mythique L’Exorciste de William Friedkin sans parvenir à nous offrir quelque chose d’un peu original pour se distinguer du lot.

L'Exorciste Du Vatican

Blockbuster décérebré pour mangeur de popcorn qui semble avoir été écrit par une intelligence artificielle du genre ChatGPT, L’Exorciste Du Vatican hésite toujours entre l’italien et l’anglais pour raconter son histoire. Les acteurs passant sans cesse de l’un à l’autre dans la même scène sans que l’on sache pourquoi. Dans ce film le Père Gabriele Aborth est envoyé en Espagne sous l’ordre du Pape pour tenter de venir en aide à un jeune américain qui s’est installé récemment avec sa mère et sa sœur dans une ancienne abbaye désacralisé dont ils ont hérité. Comme s’il arrivait directement du Vatican sur son petit Vespa, le Père Gabriele Aborth se rendra bien vite compte qu’il a cette fois ci affaire à un véritable cas de possession.

Si vous cherchiez un peu d’originalité, vous pouvez clairement passer votre chemin car Julius Avery ne cessera d’enchaîner les scènes vu et revues dans tous les films d’exorcisme depuis L’Exorciste. Au point même qu’on dirait que certaines sont reprises à l’identique. Des dialogues avec un démon vulgaire prêt a baiser n’importe qui cherche a énerver le vieux prêtre aguerri et son jeune assistant néophite nous avons deja  vu et entendu cela tellement de fois que le film n’arrivera jamais à nous surprendre et encore moins à susciter le moindre frisson.

L'Exorciste Du Vatican

La seule chose qui distingue L’Exorciste Du Vatican des autres films du genre, c’est sa flagrante misogynie qui s’inscrit totalement à contre courant de l’ère post #MeToo dans lequel nous sommes. La mère et la sœur du pauvre garçon ne seront tout juste de simples figurantes tout juste bonne à être martyrisée par le démon qui habite le bambin. L’adolescente est même étonnamment très sexualisé en portant tout le film des micros shorts et des débardeurs crop top laissant peu de place à l’imagination. Elle fera même le bonheur des fétichistes des pieds lors d’une scène. Le long métrage est aussi misogyne dans la manière dont le démon exploite le souvenir de deux femmes qui hantent le passé des deux prêtres pour s’en servir contre eux.

Si L’Exorciste de William Friedkin était le film préféré du vrai Gabriele Amorth comme représentation de son travail, il lui reprochait cependant des effets spéciaux exagérés par rapport à la réalité. Décédé en 2016 au moment où William Friedkin avait commencé un documentaire sur lui, il a dû carrément se retourner dans sa tombe s’il a vu L’Exorciste Du Vatican. Dans son final forcement très attendu, le réalisateur Julius Avery n’hésite pas dans la surenchère pour le rendre plus spectaculaire. Très peu crédible pour une histoire censée être vraie, cette dernière grande séquence fini par ressembler beaucoup à Evil Dead Rise dans la gueule de ses démons et le grand n’importe quoi de cette séquence. Mais dans cet déluge d’effets speciaux, le réalisateur oublie le principal:  réussir à nous effrayer !

L'Exorciste Du Vatican

Impossible de ne pas comparer la prestation de Russell Crowe  à celles de Max Von Sydow dans L’Exorciste, d’Anthony Hopkins dans Le Rite où même à celle de Keanu Reeves dans Constantine. Mais face à un scénario aussi affligeant et le manque d’originalité de sa mise en scène, l’acteur se retrouve très mal servi pour pouvoir briller dans le rôle du Père Gabriele Aborth. Un prêtre cool et un brin rock’n’roll, qui aime flirtouiller avec les nonnes et lâche parfois quelques notes d’humour surprenantes qui aurait pu se montrer convaincant si cette histoire s’était distinguée par plus d’originalité.

Vous vous imaginez bien que si même Russel Crowe n’arrive pas à sauver les meubles, le reste de la distribution ne fera guère mieux.  Il y a de quoi se demander pourquoi le réalisateur a choisi Alex Essoe héroïne de l’excellent Starry Eyes pour jouer cette mère de famille qui ne sert à rien. S’il s’est fait la tête lambda du prêtre assistant, Daniel Zovatto qui jouait dans le chef d’œuvre It Follows aura du mal à rivaliser avec Jason Miller dans L’Exorciste tant son rôle est bête et insipide. Que ceux qui seront titillé par la sexualisation de la jeune sœur  soit rassurée car elle est jouée par Laurel Marsden âgée de 22 ans mais cela n’excusera pas le réalisateur. Si le film est censée être basée sur une histoire vraie se déroulant en 1987, Franco Nero n’incarne pas Jean Paul II mais un pape beau gosse réellement ridicule.

L'Exorciste Du Vatican

Difficile de savoir qui pourra trouver le moindre intérêt à ce long métrage tant L’Exorciste Du Vatican ne présente rien de novateur pour le faire sortir du lot parmi les centaines de films du genre. Si au moins le réalisateur Julius Avery avait réussi à nous faire peur, il aurait au moins gagner cela mais nous resterons de marbre devant cette accumulation de scènes vues et revues portées par des personnages caricaturaux. Bien que plein de bonnes volontés, Russell Crowe ne pourra rien faire pour sauver le film du naufrage.

MON AVIS :
1/5

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