CinémaCritique Ciné

NICKY LARSON – CITY HUNTER : ANGEL DUST de Takeuchi Kazuyoshi [Critique Ciné]

Nicky Larson - City Hunter : Angel Dust

Pour son trente cinquième anniversaire Ryo Saeba reprend du service dans le nouveau film Nicky Larson – City Hunter : Angel Dust.

Malgré son immense succès au Japon le film City Hunter : Private Eyes qui marquait le grand retour du héros imaginé par Tsukasa Hojo n’avait eu le droit qu’à une sortie très discrète en France dans un circuit très réduit. Près de cinq ans plus tard, Ryo Saeba a enfin le droit à une plus large distribution pour sa nouvelle aventure au cinéma Nicky Larson – City Hunter : Angel Dust grâce au distributeur All The Anime. De quoi réjouir les fans de la première heure et donner l’opportunité à ceux trop jeune à l’époque de sa diffusion à la télévision de découvrir sur grand écran ce détective aussi talentueux qu’obsédé.

Apparu pour la première fois au Japon dans les pages du magazine Weekly Shōnen Jump le 26 février 1985, c’est à l’occasion de son trente cinquième anniversaire que Ryo Saeba reprend du service dans Nicky Larson – City Hunter : Angel Dust. Un nouveau film qui poursuit le reboot de la franchise initié dans City Hunter : Private Eyes qui transpose l’histoire au Tokyo de 2020. S’il n’est pas obligé d’avoir vu ce précédent épisode, ce nouveau long métrage est en tout cas annoncé lui comme la première partie du chapitre final de City Hunter. Une nouvelle enquête dans laquelle Kaori et Ryo vont être engagées par Angie, une influenceuse à la recherche de son chat disparu. Mais comme d’habitude les choses ne seront pas si simples qu’il y parait au premier abord…

Nicky Larson - City Hunter : Angel Dust

Même si l’histoire est transposé de nos jours rien ne change vraiment dans l’univers de City Hunter. La seule modernisation vient dans l’apparition des smartphones qui permettent maintenant à Ryo de draguer via les applis de rencontre. Bien que tout le monde, y compris son créateur Tsukasa Hojo, trouve que le personnage peut paraitre aujourd’hui très problématique avec sa drague lourde, il n’était apparemment pas question de changer quoi que ce soit au caractère du héros toujours aussi obsédé car c’est toujours le ressort comique de la saga. Nous aurions été cependant certainement surpris et amusé de voir Ryo prendre conscience de son comportement embarrassant et tenter de se soigner mais certains afficionados n’auraient certainement pas manqué de crier au wokisme.

Á coté des sempiternelles bagarres entre Kaori et Ryo, le film trouvera tout de même un ton plus sérieux pour proposer des scènes de mystère et d’action autour d’une histoire de super soldat génétiquement modifiés à l’aide d’un puissant sérum. Une plongée dans le passé très lointain de Ryo Saeba qui ne se conclura que dans la suite mais qui forme malgré tout déjà une enquête complète. Mais pour un nouveau film qui s’annonce comme un reboot, nous pourrons être déçu de voir le manque d’originalité de cette intrigue qui reste vraiment dans la strict lignée des précédentes aventures du détective. Nous ne compterons pas les nombreux retournements de situation de cette histoire qui ne seront cependant pas de véritables surprise pour les connaisseurs.

Nicky Larson - City Hunter : Angel Dust

Même si Nicky Larson – City Hunter : Angel Dust devrait permettre de faire découvrir le héros à une nouvelle génération de spectateurs, ce nouveau film s’adresse clairement avant tout aux nostalgiques du Club Dorothée en multipliant le fan service. En plus de réunir tous les personnages habituels des aventures de Ryo Saeba, le film élargit le champ à d’autres célèbres personnages de Tsukasa Hojo dès les premières minutes du film mais aussi des invités plus surprenants qui font suite à une collaboration récente dans une nouvelle série animée. Il faudra aussi être particulièrement fan pour fermer les yeux sur les nombreuses improbabilités des scènes d’action.

Le mythique studio Sunrise à l’origine de l’adaptation de toute la saga s’est associé au studio The Answer Studio et au nouveau réalisateur Takeuchi Kazuyoshi pour ce nouveau film qui modernise les graphismes de City Hunter avec des couleurs plus vives et des effets lumineux mieux travaillés. Nous sommes cependant encore bien loin des chefs d’œuvre de Makoto Shinkai sur lequel le studio a pourtant prêté main forte ou d’Hayao Miyazaki en terme d’animation. Nicky Larson – City Hunter : Angel Dust n’a certainement pas bénéficié d’un budget à la hauteur pour lui donner l’aspect d’un vrai long métrage et reste plus au niveau d’un O.A.V. Nous aurions pu espérer mieux pour un film célébrant trente cinq ans d’un mythe.

Nicky Larson - City Hunter : Angel Dust

Tous ceux qui n’attendaient de Nicky Larson – City Hunter : Angel Dust que le plaisir de retrouver le héros de leur enfance tel qu’ils l’ont toujours connus ne pourront être qu’emballés par ce nouveau film. Ceux qui en revanche espéraient que la franchise se renouvelle pour son retour risquent malheureusement de rester sur leur faim tant  cette histoire nous donne une impression de déjà-vu. Transposer le héros à notre époque sans lui imposer les codes d’aujourd’hui semble un pari osé qui risque de ne plus passer auprès de la nouvelle génération de l’ère post #MeToo. mais où serait tout l’humour de City Hunter sans les obsessions sexuelles de Ryo ?

MON AVIS :
3/5

A Lire Aussi

Hopeless

HOPELESS de Kim Chang-Hoon [Critique Ciné]

Remarquable premier long métrage de Kim Chang-Hoo, Hopeless devrait séduire tous les fans de polars sombres et désespérés. Il sera

S.O.S. Fantômes : La Menace De Glace

S.O.S. FANTÔMES : LA MENACE DE GLACE de Gil Kenan [Critique Ciné]

Deuxième volet de la nouvelle génération de Ghostbusters, S.O.S. Fantômes : La menace de Glace déçoit par son scénario loin de ce que nous pouvions espérer du retour de la saga.

Rosalie

ROSALIE de Stéphanie Di Giusto [Critique Ciné]

Nadia Tereszkiewicz ose se laisse pousser la barbe pour la romance militante Rosalie.

La Malédiction : L'Origine

LA MALÉDICTION : L’ORIGINE de Arkasha Stevenson [Critique Ciné]

Dans la famille des prequels inutiles de films cultes voici venir La Malédiction : L’Origine

DRIVE-AWAY DOLLS de Ethan Coen [Critique Ciné]

Ethan Coen s’offre une escapade en solo avec le délirant road-movie lesbien Drive-Away Dolls.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.