THE MARVELS de Nia DaCosta [Critique Ciné]
Certainement le film du Marvel’s Cinematic Universe le moins attendu, The Marvels est bel et bien la catastrophe qui s’annonçait.
Alors que ses prouesses dans le comic book font de Captain Marvel de loin la plus puissante des Avengers, son arrivée dans le Marvel’s Cinematic Universe n’a pour le moment pas vraiment fait d’étincelles. Apres une sympathique Origin Story en forme d’hommage aux années 90 qui ne cassait cependant pas des briques, la super héroïne ne nous avait pas plus émerveillé dans les deux films Avengers contre Thanos. Nos espoirs de voir les choses s’améliorer dans sa deuxième aventure solo sont rapidement retombés lorsque nous avons appris qu’elle ferait équipe avec Miss Marvel et sa nièce Monica Rambeau. À peine digne de figurer sur Disney+, c’est pourtant bien au cinéma qu’est sorti The Marvels ce mercredi 8 novembre.
Après Doctor Strange In The Multiverse Of Madness, c’est maintenant devenu une fâcheuse habitude de devoir désormais avoir aussi vu les séries Marvel sur Disney+ pour pouvoir suivre l’intrigue principal du Marvel’s Cinematic Universe. C’est en effet dans la série Wandavision qu’est apparue la version adulte de Monica Rambeau que nous n’avions seulement vu enfant dans le film Captain Marvel. Quand à Miss Marvel elle est apparu directement dans sa propre série qui était clairement la plus navrante de toutes celles parues sur la plateforme.
La réalisatrice Nia DaCosta nous avait prévenu que The Marvels serait un film décalé, ce qui n’avait pas vraiment de quoi nous effrayer ou nous étonner tant cela est devenu courant dans le Marvel’s Cinematic Universe avec la trilogie des Gardiens De La Galaxie et les deux derniers Thor. Malheureusement la réalisatrice du nouveau Candyman n’a clairement pas le talent d’un James Gunn ou d’un Taika Waititi et cette annonce est juste fait pour tenter de justifier le plus gros ratage de toute la saga surpassant en médiocrité The Eternals et capable de totalement réhabiliter l’injustement mal aimé Thor : Love And Thunder beaucoup plus réussi que celui-ci.
C’est à se demander si les scénaristes ont déjà lu un comic-book pour pouvoir pondre un scenario aussi simpliste et totalement dénué d’intérêt. Dans The Marvels, la Kree Dar-Benn a réussi à trouver un bracelet identique à celui que porte Miss Marvel. Son pouvoir cause une étrange connexion entre Carol Danvers, Kamala Khan et Monica Rambeau qui les font prendre la place de l’autre dès qu’elles utilisent leurs pouvoirs. Les trois super héroïnes vont devoir apprendre à collaborer si elles veulent réussir à sauver l’univers.
Pire que n’importe quel autre film Marvel, nous n’aurons jamais vu un scénario avec aussi peu d’enjeux. Pour une super héroïne superpuissante, il faudra trois combats pour enfin réussir à venir à bout de leur adversaire. Des affrontements anti-spectaculaires dans leur chorégraphie qui ne donnent qu’une impression de déjà vu. Entre les combats, nous aurons le droit à des scènes de comédies exaspérante avec la famille de Kamala ou un Nick Fury qui joue les figurants. Difficile d’ailleurs de savoir si le film se passe après ou avant la série Secret Invasion mais ce qui est certains c’est que l’agent Maria Hill sera aux abonnées absentes.
Le summum de débilité sera atteinte par une scène de comédie musicale où Captain Marvel se transformera en une sorte de Princesse Disney tendant le bâton à tous les détracteurs pour fracasser ce film woke. Encore une fois, il est regrettable qu’un film féministe écrit par trois femmes se montre aussi débile à l’image du film Barbie de Greta Gerwig ou le Wonder Woman de Patty Jenkins. Des films comme Bitch Slap, Sin City ou Boulevard De La Mort réalisés par des hommes ont bien plus su montrer des héroïnes fortes que le film de Nia DaCosta. Au lieu de l’héroïne super forte qu’il est censé mettre en scène, Brie Larson nous délivre ici une prestation pitoyable décrédibilisant le personnage et bien loin de ses plus grands rôles comme si elle n’en avait strictement rien à faire et qu’elle est là uniquement pour le chèque. Dans le rôle de Miss Marvel, Iman Vellani est toujours aussi exaspérante que dans sa série et Teyonah Parris est totalement anti-charismatique en Monica Rambeau. Il n’y a rien de mieux à dire sur sur la grande méchante du film Dar-Benn jouée par Zawe Ashton dont on verra jamais vraiment quelle menace elle représente vraiment. Il n’y a bien que les jeunes spectatrices qui voudront commander leurs poupées au Père Noël mais que Disney ne s’étonne pas de perdre encore des millions de dollars avec un film aussi raté.
The Marvels confirme clairement la déchéance du film de super héros. Des histoires qui se répètent et qui n’ont plus aucun enjeux dont le seul but semble être d’appâter les spectateurs en teasant des suites excitantes dans des scènes post-générique. Mais après autant de ratages, qui aura encore envie de payer une place de cinéma pour cela ? De prétention féministe, The Marvels dessert totalement sa cause par la débilité de ses personnages qui ne pourront servir d’exemple à personne et la vacuité de son scénario.
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