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TOUT PRÈS DE SATAN de Robert Aldritch [Critique Blu-Ray]

hohxb 17 septembre 202318 septembre 2023 0 Comments Critique Blu-Ray, Rimini Editions, Robert Aldritch, Tout Près De Satan

Pas le plus connu de films de Robert Aldritch, Tout Près De Satan sort pour la première fois en combo Blu-Ray & DVD chez Rimini Editions.

Dans sa politique de réhabiliter les films les plus sous estimés des grands réalisateurs, l’éditeur Rimini Editions a porté cette fois ci son dévolu sur Tout Près De Satan (Ten Seconds To Hell) de Robert Aldritch. Pour la première fois en France, le long métrage sera disponible dans un combo Blu-Ray + DVD ce mardi 19 septembre 2023.

Avec un titre comme Tout Près De Satan et sachant qu’il est coproduit par la Hammer, nous aurions pu imaginer qu’il s’agit d’un nouveau film fantastique comme le studio a été coutumier de sortir mais c’est en 1959, bien avant qu’ils ne se spécialisent dans le fantastique qu’est sorti ce long métrage de Robert Aldritch Adaptation du roman The Phoenix de Lawrence P. Bachman paru en 1955, Tout Près De Satan est plutôt une sorte de mélange entre film de guerre et drame.

Tout Près De Satan commence par des images d’archives de la Seconde Guerre Mondiale où l’on peut voir la pluie de bombes qui est tombée sur l’Allemagne durant le conflit. Faits prisonniers durant la guerre, un groupe de six soldats allemands est de retour à Berlin à la fin de la guerre sans plus trop quoi faire de leurs vies. Ils trouveront l’opportunité de poursuivre ce qu’ils faisaient en tant que soldats en étant embauchés pour désamorcer toutes ces bombes qui n’ont pas explosé lors des bombardements. N’ayant rien à perdre, ils vont s’engager corps et âmes dans cette périlleuse mission en sachant qu’ils ne s’en sortiront pas tous.

Rapidement, Tout Près De Satan se focalisera sur une rivalité entre deux de ces hommes, Eric Koertner et Karl Wirtz. Elle commence par un pari sur celui qui restera vivant jusqu’à la fin de leur mission puis dans un vote pour déterminer qui sera le chef de l’équipe de l’unité de déminage et enfin qui des deux arrivera à séduire leur logeuse Margot Hofer, française coincée à Berlin depuis la mort de son mari soldat allemand tué en Afrique durant la guerre. Cette rivalité restera au cœur du récit tout le long du film dévoilant au fur et à mesure à quel point ce Karl Wirtz est un personnage totalement abjecte.

L’autre intérêt de Tout Près De Satan est bien sur le suspense autour des différentes missions de désamorçages des bombes. Sans faire dans le spectaculaire, Robert Aldritch arrive cependant à nous tenir en haleine en jouant sur l’absence totale de musique durant ces séquences. Nous en retiendrons d’autant plus notre souffle que le moindre son que nous entendrons pourra être celui de l’échec de leur mission. Un suspense accentué par la présence de bombes anglaises à double amorce qui poseront de nombreux problèmes à l’équipe. Couplant un déminage périlleux à la conclusion de la rivalité entre les deux hommes, le grand climax du long métrage s’avère particulièrement réussi dans sa démonstration de tension dramatique.

Il y a cependant clairement un problème qui se pose d’emblé lorsqu’on regarde Tout Près De Satan. C’est le choix d’acteurs américains et britanniques pour incarner ces six anciens soldats allemands qui ne s’exprimeront que dans la langue de Shakespeare. Même si le film a été tourné pour certaines scènes en extérieur directement à Berlin, il sera bien difficile de de s’y croire vraiment tant aucun acteur ne semble chercher à paraître allemand. Le film repose avant tout sur Jack Palance qui tourne alors pour la troisième fois sous la direction de Robert Aldritch mais qui n’a pas vraiment le physique d’un premier rôle charismatique et séducteur que voudrait le rôle. Jeff Chandler est lui bien plus convaincant dans le rôle du fourbe et détestable Karl Wirtz.

Si nous y penserons inévitablement, Tout Près De Satan, n’est pas aussi réussi que le Démineurs de Kathryn Bigelow mais il a peut être bien été une des influences de la réalisatrice. Mêlant quelques scènes amusantes à une histoire avant tout dramatique, le long métrage de Robert Aldritch est particulièrement plaisant pour la rivalité très tendue entre ces deux protagonistes principaux et pour le suspense qui règne durant les séquences de désamorçages. Sans pouvoir être qualifié de véritable classique, le film mérite cependant d’être découvert au moins une fois pour la puissance de son histoire même si nous aurions facilement pu nous passer d’une romance inutile.

MON AVIS :

 3/5

LE BLU-RAY : Comme d’habitude chez Rimini Editions, le master de Tout Près Du Diable ne déçoit pas. Le noir et blanc est parfaitement contrasté et l’image du film ne souffre d’aucun défauts. En bonus, l’éditeur nous propose deux entretiens avec des spécialistes qui nous éclaire sur la conception du film et nous apporte un éclairage sur ses thèmes et sa mise en scène.