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BORDERLANDS d’Eli Roth [Critique Ciné]

Borderlands d'Eli Roth

Eli Roth rate son incursion dans le space opera en adaptant le jeu vidéo Borderlands sans y mettre la moindre originalité.

Ce n’est certainement pas un hasard si au même moment où le jeu vidéo Fallout connait une adaptation très réussie en série, le jeu Borderlands qui s’en inspire beaucoup se voit lui aussi adapté mais au cinéma. Nouveau long métrage du réalisateur Eli Roth chargé de nous faire oublier son décevant slasher Thanksgiving : La Semaine De L’Horreur, ce Bordelands lui permet de retrouver les acteurs de son film pour enfants La Prophétie De L’Horloge pour un nouveau blockbuster explosif destiné avant tout aux ados et tous fans de science fiction plus qu’aux fans du jeu vidéo.

Il ne sera pas évident de rentrer immédiatement dans le récit tant nous serons immédiatement frappés par le nombre de films qui ont inspiré Eli Roth pour Bordelands et qu’il reproduit quasiment à l’identique. Dès les premières minutes, le film commence en effet par le sauvetage d’une jeune femme par un soldat de petite taille déguise en  une espèce de Stormtrooper, reproduction exacte du sauvetage de la Princesse Leia par Luke Skywalker. Le réalisateur semble aussi y glisser une référence à La Folle Histoire De L’Espace (Spaceballs) de Mel Brooks sur le fait qu’il est impossible de respirer sous ce casque. La demoiselle en détresse Tiny Tina est habillée dans cette scène comme une Idol K-Pop pour s’assurer également l’adhésion d’un certain public. Durant ce sauvetage beaucoup trop copié sur « Star Wars » apparaitra aussi une brute épaisse et bas de plafond rappelant fortement Drax des Gardiens De La Galaxie

Borderlands d'Eli Roth

Passé cette première scène, nous ferons connaissance de Lilith, une chasseuse de primes qui nous fera forcément penser à Cowboy Bebop. Le film rentrera dans le vif du sujet lorsque celle-ci arrivera sur Pandore pour tenter de retrouver Tiny Tina. Ce ne sera alors plus Eli Roth qu’il faudra blâmer pour les nombreuses influences mal digérées de cette planète et ses mercenaires rappelant de très près les derniers Mad Max mais directement les développeurs du jeu. Après avoir retrouvé Tiny Tina, se formera alors une sorte de bande de dégénères à la Gardiens de la Galaxie dont les premières péripéties ont étés montrées en long et en large dans la bande annonce du film sans laisser vraiment de surprise aux spectateurs du film. Nous nous retrouverons par la suite devant une intrigue à la Indiana Jones où le groupe devra trouver une arche secrète avant le riche industriel qui a la main mise sur cet univers.

Là où il y aura de quoi être déçu c’est que pour un maitre de l’horreur tel qu’Eli Roth à qui nous devons tout de même les très gore  Cabin Fever et Hostel, ce Borderlands manque cruellement d’hémoglobine et de sauvagerie pour l’adaptation d’un jeu vidéo normalement interdit aux moins de 18 ans. De plus le film baigne dans des effets numériques aux fonds verts particulièrement voyants. Malgré tout certaines scènes arriveront à assurer le divertissement pour ce qui n’est qu’un « pop-corn movie » sans réelles autres ambitions que de profiter de la notoriété du jeu et de son casting pour attirer le public.

Borderlands d'Eli Roth

Il est certains que certains seront étonnées de retrouver Cate Blanchett en héroïne de film d’action. L’actrice qui avait déjà joué les méchantes dans Thor : Ragnarok a du être motivée par ses retrouvailles avec Eli Roth et Jack Black et surtout par un gros chèque qui lui permettra de jouer dans des productions plus modestes pour incarner la chasseuse de primes Bad-Ass Lilith. Très convaincante dans le rôle, le scénario finira malheureusement par rendre totalement ridicule son personnage.

Invisible à l’écran mais immédiatement reconnaissable à sa voix, Jack Black incarne l’amusant robot Claptrap programmé pour suivre Lilith partout. Un croisement entre R2D2 pour la débrouillardise et C3PO dans sa mauvaise habitude de parler constamment. Autant dire que si voyez le film en version française vous perdrez beaucoup au change. Jack Black retrouve ici Kevin Hart, son partenaire de Jumanji, qui joue le mercenaire Roland que les fans du jeu ne devaient certainement pas imaginer comme ca. Nous y verrons aussi Jamie Lee Curtis qui semble bien s’amuser dans le rôle d’une scientifique excentrique. Le rôle de Tiny Tina a été confié à la jeune Arianna Greenblat, héroïne du navrant 65 – La Terre D’Avant qui se montre bien plus drôle et convaincante ici. En méchant de l’histoire, Édgar Ramirez peinera à convaincre par l’aspect trop caricatural de de son personnage qui manque d’originalité.

Borderlands d'Eli Roth

Borderlands aurait pu être bien plus réussi si Eli Roth avait pris le temps de digérer ses nombreuses influences pour pondre sa propre histoire plutôt de donner l’impression de bêtement les copier. Avec son budget très confortable et son casting prestigieux, il y avait certainement bien mieux à faire que cette pale copie de Star Wars, Mad Max Fury Road et des Gardiens De La Galaxie. Manquant cruellement d’originalité, Borderlands se laisse regarder mais ne restera pas longtemps dans les souvenirs.

MON AVIS :
1.7/5

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