DUNE : DEUXIEME PARTIE de Denis Villeneuve [Critique Ciné]
Denis Villeneuve déçoit encore avec un Dune : Deuxième Partie bien moins explosif que ce qui avait été promis
Alors que le Première Partie de l’adaptation de Dune par Denis Villeneuve nous a laissé que le vague souvenir d’une espèce de longue pub pour parfum totalement aseptisée, le réalisateur canadien nous promettait une Deuxième Partie bien plus spectaculaire et riche en action. Devant ce constat d’échec, nous étions bien obligé de lui donner une nouvelle chance en allant vérifier par nous même s’il a effectivement bien corriger le tir. Malheureusement, si vous n’avez pas été convaincu par la Première Partie ce ne sera pas la peine de tenter l’aventure tant cette suite est au final beaucoup plus ennuyeuse que le premier.
S’ils n’ont pas été tournés à la suite, Dune : Deuxième Partie reprend exactement là où s’arrêtait le précèdent film sans même nous offrir un court résumé des faits. Apres une courte scène introduisant enfin l’Empereur Shaddam IV et sa fille nous retrouvons Paul Atreides et sa mère en plein désert en train de se cacher des troupes du Baron Harkonnen. L’occasion d’une première scène de suspense et d’action qui semble bien vouloir démontrer la volonté de Denis Villeneuve de faire un film plus mouvementé. Malheureusement, la suite retombera bien vite dans ses vieux travers.
Jugé pendant longtemps comme inadaptable par nombre de réalisateurs qui s’y sont cassé les dents. Deux choix s’offrent à ceux qui voudraient s’y frotter : s’approprier le roman de Frank Herbert pour en faire ce que bon lui semble comme David Lynch ou chercher a ne pas décevoir les fans en restant le plus fidèle possible. C’est visiblement cette deuxième option qui a été choisie par Denis Villeneuve qui fait trainer en longueur cette Deuxième Partie pendant 2h45 comme s’il n’avait pas voulu oublier une seule virgule du roman.
Si Dune est à ranger dans le genre du space opera, cette histoire paru en librairie en 1965 donc bien avant Star Wars n’a jamais été conçu comme une histoire pleine d’action. Et bien que Denis Villeneuve semble parfois s’inspirer malgré tout visuellement de la saga de George Lucas, il ne faudra vraiment pas s’attendre à un film mouvementé. Car Dune c’est avant tout beaucoup de dialogues et de méditation intérieur. Beaucoup vanté la scène de chevauchement du vers des sables n’a au final rien de bien spectaculaire. Tout ce que nous verrons c’est beaucoup de sable et un vers en image synthèse qui donne l’impression de voir les Fremen faire du ski nautique sur un vers. De même bien que Denis Villeneuve ait tenu à filmer au maximum son film en décors réels ceux ci restent désespérément vides et tristes surtout si on les compare à ce que Jorodowsky avait imaginé pour son Dune qui n’a malheureusement jamais vu le jour.
Fidèle aux inspirations du moyen orient de Frank Herbert pour écrire le mythe de Dune, le film donne plus l’impression de se dérouler en Afrique du Nord que sur une planète lointaine d’une autres galaxie avec ses Fremens ressemblant à des bédouins qui vivent dans de vieux temples et dont le dialecte ressemble beaucoup à l’arabe. Ils paraissent au premier abord si démunis que nous serons surpris de les voir sortir dont ne sait trop où l’artillerie lourde pour partir en guerre.
Ce Dune : Deuxième Partie introduit de nombreux nouveaux personnages tous incarnés par de grands noms et valeurs montantes : Christopher Walken en vieil Empereur Shaddam IV, Florence Pugh qui joue sa fille la Princesse Irulan Corrino et Léa Seydoux dans le rôle de Lady Margot Fenring. Mais tous ne donnent vraiment l’impression de ne servir à rien débitant des répliques complexes comme celles dont se moque Bruno Dumont dans son dernier film L’Empire. Vendu comme un psychopathe le personnage de Feyd-Rautha Harkonnen joué par Austin Butler n’est au final qu’un pétard mouillé dont l’ultime affrontement avec Paul Atreides est encore moins spectaculaire que celui entre Dark Vador et Obi-wan kenobi dans l’Episode IV de Star Wars.
Les deux seuls rôles qui gardent un peu d’épaisseur sont celui de Paul avec un Timothée Chalamet, qui a l’air plus à l’aise dans son rôle, et sa mère Lady Jessica toujours jouée par Rebecca Fergusson. Les deux personnages sont tous deux écrasés par le poids d’une prophétie à laquelle ils voudraient échapper. Alors qu’il avait été annoncé que Zendaya prendrait le dessus dans Dune : Deuxième Partie, son personnage reste encore très secondaire, histoire finalement d’en garder sous le coude pour un troisième volet qui n’était pourtant pas prévu au départ. Engager des stars comme Javier Barden et Josh Brolin pour les voir froncer les sourcils et débiter des répliques complètement creuses est vraiment un gâchis d’argent tant il ne paraissent que des figurants de luxe.
Les belles promesses de Denis Villeneuve n’étaient que des paroles en l’air car ce Dune : Deuxieme Partie n’a rien de mieux que le précédent. Près de trois heures d’ennui pour un film qui ne conclut même pas l’histoire et qui est toujours filmé comme une pub de parfum. Un long métrage qui semble vraiment réservé aux fans de Frank Herbert tant il faut vraiment avoir lu les livres pour connaitre tout ce que Denis Villeneuve n’a pas pris la peine de mettre en image. De quoi nous faire encore plus aimer la version culte de David Lynch qui ne manque pourtant pas de détracteurs.
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