LA TOUR de Guillaume Nicloux [Critique Ciné]
LA TOUR de Guillaume Nicloux [Critique Ciné]
Sur un point de départ fantastique, La Tour n’est qu’un improbable survival qui n’apporte rien au genre.
Avec le confinement inédit que le monde a connu, il n’est pas étonnant de voir fleurir les films inspiré par ce fait historique. Si Dany Boon en a tiré une comedie, le réalisateur Guillaume Nicloux imagine lui un drame survivaliste en huis clos sur un point de départ fantastique et mystérieux dans La Tour au cinéma depuis mercredi dernier.
Sans aucun préambule pour installer les lieux ou les personnages, Guillaume Nicloux entre immédiatement dans le vif du sujet. Un frère et une sœur qui en se réveillant vont être surpris de ne voir par la fenêtre qu’un noir infini à la place des tours voisines. Un phénomène étrange qui absorbe tout ce qui est jeté a l’extérieur et tranche net tout ce qui s’y aventure…
Sans véritable personnage central auquel s’attacher, Guillaume Nicloux dépeint le quotidien de différents habitants de La Tour face à cet étrange phénomène dans des scènes qui seront rarement liées l’une aux autres. Rapidement les voisins vont s’organiser et former des clans par étage ou par couleur de peau pour se rationner et trouver le moyen de survivre.
Ce qui se présentait comme un point de départ fantastique intrigant va cependant rapidement montrer ses limites. Si l’histoire aurait pu se montrer plausible en se déroulant en l’espace de quelques jours ou semaines, le fait que le réalisateur fasse des bonds dans le temps de cinq mois puis deux et cinq ans rend l’intrigue de moins en moins crédible tant il paraît improbable pour l’homme de vivre ainsi sans approvisionnement de l’extérieur. Certains se nourrissant d’insectes, d’autres de chiens et de chats et pour les pires de bébés.
Mais le plus gros soucis de La Tour est le manque d’un fil conducteur. Il aurait en fait plutôt fallu faire une mini-série de cette histoire pour avoir le temps d’installer des personnages et des clans. Nous suivrons l’histoire sans jamais savoir qui sont les gens que nous voyons à l’écran avec certains que nous pouvions penser comme importants mais qui seront subitement sacrifiés sans que nous sachions trop pourquoi.
Avec un titre comme La Tour et son cadre de banlieue, le film de Guillaume Nicloux pouvait nous faire penser au premiers abords aux films Attack The Block, The Raid ou même encore La Horde. Mais là où nous pouvions nous attendre à ce que le film dévoile son mystère ou tourne à la sauvagerie absolue, il n’en sera malheureusement rien. Quelques violentes scènes d’attaques n’auront curieusement aucune répercussions visibles sur les autres habitants de la tour. Le film s’achèvera subitement de manière pessimiste en nous laissant clairement sur notre faim en apportant aucune réponse à ses mystères.
Si c’était juste pour illustrer à nouveau la fameuse expression « l’homme est un loup pour l’homme », d’autres l’ont déjà bien mieux fait que Nicolas Nicloux avec La Tour. Une fausse bonne idée écrite en plein de confinement qui manque clairement d’inspiration et d’ambition. Bien réalisé mais terriblement mal montée cette improbable histoire au scénario anémique ne tient tellement pas la route qu’il ne mérite clairement pas d’être vu au cinéma.
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