LES BONNES ÉTOILES de Hirokazu Kore-eda [Critique Ciné]
LES BONNES ÉTOILES de Hirokazu Kore-eda [Critique Ciné]
Hirokazu Kore-eda continue d’explorer les liens familiaux dans son nouveau film Les Bonnes Étoiles.
Apres avoir posé sa caméra en France pour son précèdent long métrage La Vérité, le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda s’expatrie cette fois ci en Corée du Sud pour son nouveau film Les Bonnes Étoiles. Un titre choisi par le distributeur français qui pourrait faire penser à un film de Noël ou un film sur le ski en sortant au mois de décembre mais sans aucun rapport avec son titre original Brokers (qui signifie courtiers en anglais) bien plus ironique.
Les Bonnes Étoiles raconte l’histoire de Sang-hyun et Dong-soo, deux brigands qui volent des bébés laissés pour adoption dans des babybox pour les vendre à des familles désirant avoir des enfants à tout prix. Mais prise de regret d’avoir abandonné son bébé, Su-jin va s’imposer dans la vie de ces deux hommes et ils vont décider alors de vendre l’enfant aux meilleurs parents possible et se partager l’argent en trois. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que deux policières les ont pris en filature et attendent de les attraper en plein flagrant délit.
Avec son affiche où l’on voit tous les protagonistes de cette histoires auprès d’un van, nous pourrions penser à Little Miss Sunshine. Les deux films ayant en fait pour seul point commun d’être des feel-good movies riches en émotions diverses. Pouvant être présenté comme le troisième volet d’une trilogie composée de Tel Père, Tel Fils, Une Affaire De Famille et Les Bonnes Étoiles. C’est en effet à la même période que Hirokazu Kore-eda a eu l’idée de faire un film ayant pour point de départ les babybox ou il est possible de donner son bébé en adoption anonymement. C’est en se rendant compte que cette pratique est encore plus courante en Corée du Sud qu’au Japon qu’il a choisi d’aller tourner son film dans le pays.
Nous découvrirons vite que les deux « Brokers » ne sont pas de véritables bandits mais des personnes au grand cœur qui ont juste trouver ce moyen pour arrondir leur fin de mois en plus de tenir un pressing. Il deviendront rapidement attachants au fil de ce road movie entre Busan et Seoul dans lequel viendra se greffer un autre jeune orphelin d’une dizaine d’année très amusant. Ce petit groupe finira par former une sorte de famille recomposée qui aurait pu trouver l’équilibre s’ils n’étaient pas traqués par les policiers. Tout aussi important dans l’histoire les deux policières seront aussi attachantes au point qu’il sera difficile de prendre partie pour l’un des deux camps. Hirokazu Kore-eda a pris soin particulier de créer un passé à chacun des personnages du film leur donnant une réelle épaisseur facilitant l’émotion.
Comme il l’avait fait en France, Hirokazu Kore-Eda s’est entouré de pointures locales pour son film coréen en confiant le rôle du chef de cette bande à l’incontournable Song Kang-Gi acteur fétiche de Park Chan-wook et Bong Joon Ho qui jouait le père de famille dans Parasite. On peut se demander d’ailleurs si la scène de déluge dans la rue au début de Les Bonnes Étoiles n’est pas un clin d’œil à celle de Parasite. Curieusement, Song Kang-Gi est le seul à avoir été récompensé cette année au Festival de Cannes pour sa performance alors que tout le casting aurait largement mérité de recevoir un prix d’ensemble.
Les Bonnes Étoiles permet aussi de retrouver Doona Bae, connue à l’international pour ses rôles dans Cloud Atlas et Sense 8 des Wachowski, dans le rôle d’une des deux policières. La mère du bébé est jouée par la très belle et talentueuse Ji-Eun Lee plus connue sous nom de chanteuse IU. L’autre kidnappeur est joué par Gang Dong-Won héros de Peninsula. Les fans de drama coréens reconnaitront aussi peut être Lee Joo-Young qui joue l’autre policière.
Comme bon nombre de films japonais, il y a beau ne pas se passer grand chose dans Les Bonnes Étoiles, ce n’est pas pour autant temps qu’il se montrera ennuyeux. C’est avec plaisir que l’on suit le road trip de ce petit groupe de personnes que le hasard a réunit qui finira par devenir réellement attachant. Ils nous feront régulièrement passer du rire aux larmes dans cette belle histoire qui prouve qu’il n’y a pas forcement besoin de lien du sang pour former une belle famille.
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