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LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE de Tomasz Baginski [Critique Ciné]

LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE de Tomasz Baginski [Critique Ciné]

Les Chevaliers Du Zodiaque

Dans la lignée de Dragon Ball Evolution sort maintenant une adaptation live des Chevaliers du Zodiaque rivalisant de médiocrité.

Il y en a qui refuse visiblement de retenir les leçons du passé. Qu’a t il pu passer dans la tete des dirigeants de Toei Animation pour permettre une adaptation live des Chevaliers Des Zodiaque après l’échec cuisant de celle de Dragon Ball sorti à juste titre un 1er avril en France ? S’il suffisait de voir la bande annonce pour se douter de l’ampleur de l’échec, c’est une curiosité presque morbide qui poussera certainement les fans les plus courageux à tenter l’aventure.

Disposant d’un manga et d’une série animée qui a passionné des millions de fans à travers la planète, les scénaristes ont trouvé bon de réimaginer complètement l’histoire au lieu de se contenter de rester fidèle au matériau d’origine du mangaka Masami Kurumada. Le film se focalise ici sur Seya traumatisé depuis son enfance par l’enlèvement de sa sa sœur par une certaine Vander Guraad. Devenu adulte, il gagne sa vie en participant à des combats clandestins de MMA. En déclenchant par mégarde son cosmos lors d’un combat difficile contre Kassios, il sera repéré par les hommes de Vander Guraad mais il sera  sauvé de justesse par Mylok, l’homme de main du richissime Alman Kido. Celui-ci a besoin de Seya pour protéger Sienna, la réincarnation de la déesse Athena, en acceptant de devenir son chevalier.

Les Chevaliers Du Zodiaque

Terriblement américanisé, ce faux blockbuster a toute l’allure d’une série B à petit budget plus digne d’une diffusion sur une petite chaîne de la TNT  que sur grand écran. Allez savoir pourquoi Sony Pictures et la Toei sont allés confier la réalisation au méconnu cinéaste polonais Tomasz Baginski et à son équipe entièrement locale si ce n’est par simple soucis d’économie ? Pas étonnant du coup si le résultat ressemble à un vieux Direct To Vidéo des années 2000 aux effets spéciaux  ratés et aux décors vides. Si le long métrage voudrait parfois se donner des allures de Wuxia chinois, les combats sont ennuyeux à mourir tant il manque d’enjeux et sont rarement spectaculaires. Des affrontements tellement aseptisé que les personnages peuvent se faire littéralement massacrer la tronche sans jamais perdre une seule goutte de sang, là où l’adaptation animée pouvait parfois se montrer réellement violente.

Pourtant écrit pat les scénaristes de 10 Cloverfield Lane, le scénario est plus digne d’un jeu vidéo de combat que d’un long métrage. C’est à se demander pourquoi le film s’appellent Les Chevaliers Du Zodiaque puisqu’il ne tourne seulement autour de Seya et Athena avec une apparition très tardive d’un second chevalier. Si les producteurs espéraient développer une véritable franchise à partir de ce premier film, ils auraient mieux fait de s’appliquer car tel que c’est parti nous n’aurons pas envie de voir une suite. Tout ce que nous nous demanderons c’est combien de films pouvaient-ils imaginer tirer de cette franchise mais nous ne le saurons probablement jamais.

Les Chevaliers Du Zodiaque

Confié à l’acteur d’origine japonaise Mackenyu passé par les adaptations live de Kenshin Le Vagabond, Full Metal Alchemist  et One Piece, histoire de ne pas se faire accuser de white washing, le personnage de Seya n’a rien d’attachant à trainer constamment le trauma de la disparition de sa sœur dont le flashback n’arrêtera pas de revenir à l’écran. Le pire étant cependant le personnage de Sienna / Athena interprétée par Madison Iseman.  Une insupportable petite pimbêche sans aucune classe qui changera de tenue dans chaque scène comme une poupée Barbie et qui n’aura jamais la stature d’une véritable déesse. Était-il si urgent et nécessaire de développer un début de romance entre eux à peine deux scènes après leur première rencontre qui était pourtant mal partie ?

De son casting, les véritables têtes d’affiche sont Sean Bean, ancien héros du Seigneur Des Anneaux et de Game Of Thrones, dont nous nous doutons à l’avance qu’il ne fera comme d’habitude pas long feu dans l’histoire dans le rôle du riche Alman Kido et de l’autre côté par une Famke Jannsen ultra botoxée en grande méchante Vander Guraad. Une version féminisée d’un personnage issu de l’adaptation en image de synthèse du manga récemment sorti sur Netflix. Ce sont certainement eux qui ont du prendre la plupart du budget du film en acceptant d’incarner des personnages aussi caricaturaux et ridicules. Tomber dans l’oubli, Mark Dacascos héros de la série The Crow et de Crying Freeman, joue l’homme de main Mylock tout aussi ridicule avec son Super Jet privé tellement en toc qu’il ressemble à l’avion de Barbie.

Les Chevaliers Du Zodiaque

Comment peut on se moquer à ce point des fans d’un manga culte en osant sortir une adaptation live aussi ratée ? L’appat du gain est visiblement plus fort chez Sony Pictures que les ambitions cinématographiques. Digne d’un direct to vidéo des débuts 2000, ce film est une véritable insulte à l’intelligence. Que ce soit en terme d’histoire que de grand spectacle, il n’y aura strictement rien à sauver d’un pareil ratage. S’il ne brillera certainement pas au box office, il a  en tout cas déjà une bonne place dans la liste des pires films de l’année.

MON AVIS :
0/5

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