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RENDEZ-VOUS À TOKYO de Daigo Matsui [Critique Ciné]

L’amour va et vient dans le mélodrame japonais Rendez-Vous À Tokyo de Daigo Matsui.

Deuxième film du nouveau cycle des Saisons Hanabi du distributeur Arthouse après Love Life, Rendez-vous À Tokyo aurait été le préféré de tous les spectateurs qui ont découvert l’intégralité de la sélection lors des avant-premières. Pour son nouveau film le cinéaste Daigo Matsui signe en effet une histoire d’amour qui sort des sentiers battus qui pourra susciter des sentiments très différents à chacun des spectateurs selon son vécu.

Le distributeur a spécialement bien choisi la date de sortie en salles de Rendez-vous À Tokyo  ce mercredi 26 juillet car c’est à cette date que se déroule toute l’histoire du film. Chaque grande séquence du film débute en effet par un plan d’une horloge montrant cette date du 26 juillet mais sans l’année. Au début il y a de quoi se demander si les personnages sont coincés dans une boucle temporelle comme dans Un Jour Sans Fin mais chaque jour se montrera en fait totalement diffèrent du précédent.

Lorsque le film commence nous ne saurons pas tout de suite qui sont les réels protagonistes de cette histoire tant nous croiserons de personnages. Deux d’entre-eux finiront cependant par se démarquer : une chauffeuse de taxi nommée Yo et un ancien danseur devenu éclairagiste de spectacle nommé Teruo. Le réalisateur n’est pas du genre à faciliter la tâche du spectateur à travers les dialogues ou des scènes d’exposition. C’est petit a petit qu’il faudra glaner les informations sur ces deux personnages à travers ce que nous pourront observer dans les différents plans du film.

Au fil de ses différents 26 juillet qui correspondent à l’anniversaire de Teruo. Nous les verrons se croiser, parfois s’observer de loin, et nous attendrons patiemment le moment de leur rencontre. Ce n’est qu’en les découvrant subitement déjà en couple dans une nouvelle scène que nous comprendrons qu’en fait leur histoire nous est dévoilée à l’envers depuis une période ou ils sont sépares depuis au moins deux ou trois ans jusqu’au moment de leur rencontre lors d’un spectacle chorégraphié par Teruo.

Beaucoup de choses deviendront du coup bien plus claires dans cette histoire qui n’est au final pas la romance à laquelle nous nous attendions. Le bonheur d’une première rencontre et le développement de leur amour ne sera au final que très peu montré car le film ne va jamais plus loin à chaque fois que la date du 26 juillet. Nous n’aurons du coup pas vraiment l’occasion de découvrir non plus les raisons qui les ont poussé à se séparer.

Au rythme lent qui caractérise la plupart des mélodrames japonais, nous finirons par nous attacher à ces deux personnages à travers les sept grandes séquences de Rendez-vous À Tokyo. Petit gabarit classique pour une japonaise l’actrice Sairi Itô qui joue Yo étonne avec sa capacité a crier d’une grosse voix pour se faire respecter dans son taxi. En danseur, Sosuke Ikematsu se montre charismatique et séducteur mais aussi touchant dans le rôle de Teruo a qui la vie n’a pas fait de cadeau en l’empêchant de poursuivre sa carrière et construire une belle histoire d’amour. Plutôt que nous faire croire à l’amour, le film fait plutôt ressurgir les regrets de relations qui se sont mal finies mais ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas réussi, bien au contraire.

Faisant penser  (500) Jours Ensemble de Marc Webb par la façon dont le film nous est raconté Rendez-Vous À Tokyo, le réalisateur Daigo Matsui dépeint d’une manière douce-amère la vie d’un couple en partant par la fin. Plutôt que de nous donner l’envie de tomber amoureux, le film nous laisse au contraire un sentiment de tristesse de voir ces attachants personnages ne pas avoir réussi à pérenniser leur amour. De quoi donner aux couples une leçon pour ne pas finir ainsi et aux célibataires de faire mieux la prochaine fois.

MON AVIS :
4/5

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