WINTER BREAK d’Alexander Payne [Critique Ciné]
Le réalisateur Alexander Payne signe un film de Noël pas comme les autres avec son nouveau long métrage Winter Break.
Nous entendons souvent parlé du Spring Break pour ses fêtes endiablées et ses parties de jambes en l’air mais beaucoup moins du Winter Break. Une période plus glaciale et morose plutôt réservée habituellement aux réunions familiales pour célébrer Noël et la fin d’année. C’est cette période que le réalisateur Alexander Payne a choisi d’illustrer dans son nouveau long métrage The Holdovers rebaptisé Winter Break pour la France qui sort à point nommé à l’approche des fêtes. Tous les spectateurs déjà familiers de ses œuvres doivent cependant bien se douter qu’il ne s’agira pas d’un film de Noël comme les autres.
Winter Break donne l’impression de s’inspirer du Grindhouse de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez en commençant avec le vieux logo d’Universal, une image plein d’aspérités et une bande son qui craque. C’est pour mieux nous plonger au début des années 70 ou se déroule cette histoire. Respectant la photographie de l’époque, le film ne conservera cependant pas l’aspect endommagé par la suite. Le début de Winter Break pourrait laisser penser à un nouveau Teen Movie. Il débute dans un prestigieux lycée privé réservé aux garçons où de petits bourgeois se vannent et se disputent pour s’imposer sur les autres. En cette période de fin d’année, c’est cependant plus au Winter Break qu’ils pensent tous. Cependant leur professeur d’histoire ancienne M. Hunham compte bien leur gâcher ce départ en vacances en leur rendant leur dernier examen noté très durement.
Tandis que certains préparent leurs valises, d’autres resteront coincés au pensionnat durant les vacances. Pour ne pas avoir favorisé l’un des élevés dont les parents sont des gros donateurs de l’établissement le professeur Hunham sera contraint de rester pour les surveiller et ne comptera pas les laisser profiter des vacances avec un planning très strict. La plupart de ces derniers élèves arriveront cependant à quitter l’école sur l’invitation tardive d’un de leur camarade.
Désormais, il ne reste plus que le jeune étudiant Angus, le professeur Hunham et Mary, la responsable de la cantine. Trois personnes qui ne s’apprécient pas vraiment ou n’ont pas pris le temps de se connaitre qui vont bien être obligé de cohabiter durant les quinze prochains jours. Simple tranche de vie, ce surprenant film à tiroir saura nous avant tout nous amuser mais arrivera aussi à nous mettre la larme à l’œil par la découverte progressive du passé de chacun de ces trois protagonistes. Nous serons constamment étonné par chaque révélation imaginée par le scénariste David Hemingson qui nous fera nous attacher de plus en plus à ces personnages.
Winter Break offre un nouveau grand rôle à Paul Giamatti qui été déjà le héros de Sideways le premier film d‘Alexander Payne. Avec son problème aux yeux et l’odeur de poisson qu’il dégage à cause d’une maladie sans parler de son caractère qui le pousse à se croire intellectuellement supérieur aux autres, il y a de bonnes raisons pour que son personnage du professeur Hunham soit détesté de tous. Cependant nous finirons par le trouver au fond plutôt sympathique par les failles qui se devinent progressivement.
Révélation du film, le jeune Dominic Sessa a tout pour déjà prendre la relève d’Adam Driver dans les comédies indépendantes américaines. Elève plus doué que la moyenne, son personnage d’Angus aime jouer les rebelles en signe de révolte contre les problèmes familiaux qu’il traverse. Un rôle touchant mais aussi souvent très amusant. Dans le rôle de Mary la responsable de la cuisine, Da’Vine Joy Randolph apporte beaucoup d’émotion au film en mère qui doit faire le deuil de son fils promis à un brillant avenir mais mort au combat durant la guerre du Vietnam alors qu’il espérait en revenir avec assez d’argent pour financer son entrée à l’université.
À la fois drôle mais aussi souvent émouvant, Winter Break a tous les ingrédients du film de Noël mais présenté sous une forme bien plus intelligente que tous les téléfilms qui polluent les chaines de télé et les plateformes de S.V.O.D. en cette période. Une grande réussite pour Alexander Payne qui mériterait vraiment d’être découvert mais qui malheureusement n’arrivera pas à attirer le grand public pour son aspect trop décalé qui en fait sa particularité.
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